https://www.terraeco.net/spip.php?article10783
La Louisiane chante la marée noire
vendredi, 4 juin 2010 / Karine Le Loët /

Rédactrice en chef à « Terra eco ».

Pendant que le pétrole n’en finit pas de se répandre dans le golfe du Mexique, les âmes ont le blues. Et le chantent. Terre de musique, la Louisiane rythme la catastrophe au son d’une guitare et d’un air de blues. Le site Treehugger recense les compos de ces musiciens de fortune.

Il y a un homme à la casquette rouge, membre de Dirty Cajuns – un groupe de résistance locale de pêcheurs, d’habitants et d’experts – qui chante : « Frère, même s’ils ferment le puits/et disent que ce n’est qu’une marée noire parmi d’autres/la vie ne sera plus la même qu’avant/ tout ce que je voulais c’était rentrer à la maison ».

Il y a cette quadragénaire qui, depuis son salon cosy, explique, ironique, pourquoi « BP, c’est vraiment nul ») au son de son ukulélé. « Quand je commande des crevettes/ Je ne veux pas des crevettes au pétrole/Et j’aime aller à Panama City/ Sur des plages non polluées. »

Il y a encore ce vieux loup de mer, casquette à l’envers et barbe banche qui chante son « BP Blues » sur le souffle de son ampli. « Je ne suis pas une superstar. Je suis juste un petit pêcheur qui ne va pas très loin. »

Mais BP blues n’attaque pas que le cœur des amateurs. Pour l’occasion, les pros aussi sortent leurs instruments. Ainsi à un concert contre la marée noire à La Nouvelle-Orléans, le chanteur Mos Def s’est attaqué à BP en adaptant sa chanson « It Ain’t My Fault » (« Ce n’est pas ma faute ») : « Ce n’est pas de ma faute/ Si l’eau et le pétrole ne se mélangent pas/si les poissons n’aiment pas le pétrole ».