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Aux aBONNés absents
vendredi, 4 juin 2010 / David Solon /

Président de l’association des Amis de Terra eco Ancien directeur de la rédaction de Terra eco

Question : Savez-vous ce qui se passe à Bonn (Allemagne) en ce moment précis ? Fête de la bière bio ? Non. Mondial de l’automobile électrique ? Pas davantage. Depuis le 31 mai, les délégations de 184 pays remettent une nouvelle fois l’ouvrage (climatique) sur le métier. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que cela n’intéresse pas – plus - grand monde.

L’enjeu reste toutefois crucial. Au-delà de la grande question : comment baisser significativement les émissions de CO2 pour limiter la hausse des températures à +2 degrés, reste toute une série de débats non-tranchés. Comment venir en aide aux pays les plus vulnérables, comment lutter efficacement contre la déforestation, comment choisir les transferts de technologies les plus justes du Nord vers le Sud... les points d’achoppements sont toujours aussi nombreux.

Pourquoi cette soudaine indifférence ? L’enlisement de la conférence de Copenhague a produit ses effets, c’est une évidence. La montée du climato-scepticisme et la défiance vis-à-vis du Giec en ont rajouté une couche, la persistance de la crise économico-financière a achevé les dernières ardeurs.

Profil bas donc, à quelques mois de la conférence de Cancún. Pour les médias d’abord dont l’attention est tournée vers l’Afrique du Sud, allez savoir pourquoi..., pour les politiques ensuite dont le vocabulaire environnemental s’est brutalement appauvri, pour les scientifiques enfin retournés discrètement au turbin méditer sur les dangers de la communication non maîtrisée. L’urgence aurait-elle suspendu son vol ?