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L’Europe sociale à 25 vitesses
mercredi, 10 novembre 2004 / Karen Bastien /

Rédactrice en chef du magazine et des éditions papier de "Terra eco"

L’entrée de dix nouveaux pays dans l’Union européenne, le 1er mai dernier, c’est aussi l’arrivée de dix nouvelles normes du travail. Or, tous n’ont pas ratifié les conventions de l’Organisation internationale du travail (OIT). Ainsi, la Lettonie n’a pas signé celle sur le travail forcé, ni celle concernant le travail des enfants (sujet sur lequel le pays tombe en accord avec la République tchèque et l’Estonie). Dans un rapport rendu public fin octobre, l’OIT a souligné certains manquements aux normes fondamentales du travail. On y apprend qu’en Hongrie, "les employeurs s’ingèrent souvent dans la constitution de syndicats, ils limitent le droit à la négociation collective et cachent des informations". Qu’en Lituanie, "les grèves ne sont permises que si deux tiers des employés votent en leur faveur, une exigence démesurée". Qu’en Pologne, "de nombreux travailleurs des entreprises d’État ont reçu des contrats individuels de sorte qu’ils ne peuvent plus s’affilier à un syndicat". Qu’en République tchèque, "certains employeurs défendent aux syndicats l’accès aux locaux de la société, offrent de l’argent pour la dissolution des syndicats d’entreprise et refusent de retenir les cotisations syndicales des salaires". Mais le pays qui suscite le plus de récriminations de l’OIT reste la Grande-Bretagne où les employeurs offrent des incitations aux travailleurs qui renoncent à la représentation de leur syndicat.