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L’électroménager vert ? Mal étiqueté et trop cher
mardi, 25 mai 2010 / Thibaut Schepman /

Non, nous n’avons pas à « sauver la planète ». Elle s’en sort très bien toute seule. C’est nous qui avons besoin d’elle pour nous en sortir.

UFC-Que Choisir dénonce dans une enquête le système de classement énergétique des appareils, trop flou et trop souple. Quant aux machines les plus performantes, leur prix décourage le consommateur, estime l’association de consommateurs.

Le système d’étiquetage européen des produits électroménagers est obsolète, illisible et n’incite pas aux économies d’énergie. C’est, en substance, le contenu de la torpille qu’envoie aujourd’hui l’association de consommateurs UFC-Que Choisir qui a enquêté sur la consommation électrique des appareils électroménagers. Elle dénonce l’échelle du système d’étiquetage qui va toujours de G (le plus gourmand en énergie) à A++ (le plus économe), alors que plus aucun produit n’obtient de note inférieure à F ! Résultat : « Quand il choisit un réfrigérateur de classe A, le consommateur, pensant faire un geste écologique, ignore acheter en réalité le plus énergivore ».

Le Parlement européen a d’ores et déjà engagé une réforme du système d’étiquetage qui devrait entrer en vigueur dans le courant de l’année prochaine. Les produits ne pourront plus être classés D, E ou F si d’autres sont respectivement classés A+++, A++ ou A+. Une mesure positive mais insuffisante selon l’UFC Que Choisir qui aurait souhaité la suppression pure et simple des notes supérieures à A. Elle voit dans leur maintien l’action des lobbys des fabricants.

Les économies sur la facture ne suffisent pas

L’association signale d’autres défaillances sur le marché de l’électroménager. Selon elle, on trouve trop peu de produits A++ dans les étals et ils sont « hors de prix ». « Pour les réfrigérateurs, il faut débourser en moyenne 85 euros supplémentaires pour accéder à la classe A+, et 282 euros pour accéder à la classe A++. Pour les sèche-linge, c’est pire encore : il faut débourser 220 euros pour accéder à la classe B et 532 euros supplémentaires pour accéder à la classe A, la moins énergivore », dénonce l’association. Et ce surcoût n’est même pas rentable puisque les économies réalisées sur la facture électrique ne suffisent pas à compenser l’investissement.

Les appareils les plus performants énergétiquement sont donc délaissés par les consommateurs. Or, « il ne faut jamais perdre de vue que le combat écologique ne se gagnera pas contre les consommateurs mais avec eux », alerte UFC-Que Choisir. L’association appelle donc à réactualiser l’étiquetage énergétique des produits et à mettre en place un « dispositif de bonus-malus qui a déjà fait ses preuves pour l’automobile. »

Le communiqué du Parlement européen sur le nouveau système d’étiquetage


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