« Nous devons écouter et apprendre en permanence ». C’est Rajendra Pachauri qui l’a dit. Le 14 mai, l’homme accueillait ainsi le lancement de l’enquête sur le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) dont il est le président depuis 2002. Critiqué pour une erreur de date dans son rapport de 2007 et malmené par la vague grandissante de scepticisme climatique, le Giec a trop souvent joué les autruches. Selon l’aveu même des scientifiques qui le composent, il a tardé à réagir promptement, manquant même ça et là de transparence.

Promis, juré. Le Conseil Inter Académique (IAC) en charge de l’enquête fera dans l’exhibitionnisme. Début mai, l’organisme a lancé un site Internet des plus détaillés. CV des douze experts chargés de mettre leur nez dans les méthodes du Giec, étapes de l’enquête et retransmissions audio de chaque réunion. Sur le site encore, les internautes peuvent dès à présent s’inscrire pour recevoir le rapport de l’IAC, tout chaud sorti des caboches de nos douze experts. Enfin et surtout, ils peuvent poster des commentaires sur le déroulement de l’enquête, réclamer des retransmissions vidéo (pourquoi diable, n’y a-t-il que des rapports audio ? ) ou témoigner de la disparition des abeilles dans le jardin du voisin.

Une première. « Le comité est ouvert aux explications du GIEC et des politiques, il voulait aussi l’être au grand public en acceptant les commentaires de chacun », souligne William Kearney, chargé de la communication pour l’IAC. Les commentaires du public seront donc transmis aux membres du comité. En tout cas « les plus pertinents », concède quand même William Kerney qui s’attend à un flux de contributions. Mais ne vous attendez pas pour autant à recevoir une réponse de José Mario Molina-Pasquel Henríquez, Nobel de physique mexicain membre du comité. Les experts ne diront rien avant la publication du rapport fin août. Motus, on vous dit.