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Eco-terrorisme : des militants se radicalisent
mardi, 18 mai 2010 / Thibaut Schepman /

Non, nous n’avons pas à « sauver la planète ». Elle s’en sort très bien toute seule. C’est nous qui avons besoin d’elle pour nous en sortir.

Trois militants écologistes ont été arrêtés le 15 avril dernier dans la petite ville de Langnau, en Suisse. Ils préparaient un attentat contre le centre de nanotechnologies d’IBM en construction non loin de là. Ces militants appartiennent au groupuscule anarchiste italien Il Silvestre, considéré comme l’un des principaux mouvements éco-terroristes du continent. Le journaliste Nick Harding s’intéresse dans le quotidien britannique The Independent à ces militants écologistes qui prennent les armes pour défendre leur cause.

Plusieurs groupes, comme l’ELF (Earth Liberation Front) et l’ALF (Animal Liberation Front) ont émergé depuis le début des années 1990. Ils prônent des valeurs complètement opposées à celle des premiers militants écologistes pacifistes. Aux Etats-unis, ils sont considérés comme une menace potentielle par le FBI qui dénombrerait 2 000 actes d’éco-terrorismes depuis 1979 et s’inquiète de voir que « leurs stratégies deviennent de plus en plus violentes et s’attaquent plus seulement aux biens mais aussi aux personnes », rapporte The Independent.

La Grande-Bretagne ne partage pas les craintes du FBI et s’interroge sur l’usage même du terme d’éco-terrorisme pour désigner les petites infractions commises au nom de la défense de l’environnement. Nick Harding cite un « militant de la première heure » qui prévient : « si nous acceptons d’être appelés éco-terroristes, alors nous nous exposons à toutes les mesures autoritaires des gouvernements qui pourront le faire au nom de la lutte anti-terroriste. »