Des tonnes de pétrole visqueux déversés sur les plages, des oiseaux morts, bec ouvert, les ailes collées par le mazout. Vous voulez raconter ça à vos enfants ? Et inscrire Deepwater au panthéon de leurs pires cauchemars ? Sur le net, la Fédération nationale pour la vie sauvage vous explique comment conter l’épisode à vos bambins sans risquer d’écorcher leur imaginaire. Premier conseil : éviter les oreilles des tout-petits. Parce que l’âge très tendre, « c’est le temps pour les enfants d’ explorer leurs environnement immédiat (jardins, voisinage, parcs…) de façon pratique et joyeuse. Et non de les inquiéter avec des tragédies environnementales. » Alors s’ils vous posent des questions, « restez bref et basique. »

Quid de l’enfant un peu plus grand ? « Laissez le guider la conversation et ne l’assommez pas avec des informations pour lesquels il n’est pas prêt ». S’il est inquiet ? Parlez lui des actions – même ratées – que les adultes entreprennent pour lutter contre la marée noire. Expliquez-lui qu’une part du problème tient aussi à la vie actuelle et qu’on peut changer du tout au tout : nos maisons, nos voitures… Mieux, offrez-lui les moyens d’agir à son échelle : « Suggérez-lui de participer dans un projet de restauration d’habitat qui aidera les oiseaux du voisinage. »

Des méthodes d’autant plus utiles si votre enfant a lu la presse enfantine consacrée au sujet. En tout cas, s’il a jeté un œil sur le site Les Clés Junior. Là, on n’est pas très rassurant. La marée noire ? Une « nappe gigantesque » avec des « conséquences catastrophiques pour l’économie de la région » et des « actions » humaines « pas très efficaces ». « Et toi que penses-tu de cette marée noire ? », demande Les Clés Junior, à la fin de l’article. « Rien », a répondu votre enfant avant d’aller cauchemarder.