https://www.terraeco.net/spip.php?article10199
|
Pour défricher, revenons à nos moutons
mardi, 11 mai 2010
/ Thibaut Schepman / Non, nous n’avons pas à « sauver la planète ». Elle s’en sort très bien toute seule. C’est nous qui avons besoin d’elle pour nous en sortir. |
Depuis quelques mois, l’association lyonnaise Naturama relance le concept du nettoyage animal. Et les ovins s’avèrent parfaits pour les (grands) jardins, les terrains en friche et même les vignobles !
Le mouton de Soay n’est pas très grand. A vrai dire, il est même particulièrement petit. Sa viande ? Mauvaise. Comme sa laine qui tombe au printemps. Et pour couronner le tout, on le dit « primitif », voire « préhistorique », car depuis des siècles, il vit isolé avec ses congénères sur une île minuscule au large de l’Ecosse. C’est pourtant sur ce ruminant que Christophe Darpheuil, le responsable de l’association d’éducation écologique Naturama, a jeté son dévolu il y a un an environ. « Tout est parti d’un concours de circonstances. Il y a eu plusieurs naissances de moutons de Soay au parc zoologique de la Tête d’Or (à Lyon, ndlr). Or ces moutons sont très résistants et n’ont pas besoin de beaucoup d’attention. C’est l’idéal pour brouter une pelouse pendant plusieurs semaines ! ».
Julie a fait appel aux moutons de Naturama pour désherber ses trois hectares de vigne dans le Beaujolais. Ils lui ont évité de nettoyer à la main ses terrains pentus. « Les moutons ont mangé toutes les ronces, les acacias et les mauvaises herbes », se félicite la viticultrice bio. Elle a tellement apprécié le bêlement des bêtes pendant la taille de ses ceps, qu’elle va acquérir son propre cheptel dès l’hiver prochain.
Si l’engouement perdure, Naturama envisage d’embaucher un « berger urbain » pour surveiller les nouvelles bêtes. Mais pas question de séparer les animaux pour leur faire tondre de plus petites surfaces. « Ce sont des animaux grégaires qui ont besoin de vivre en groupe », explique, pas vache, Christophe Darpheuil.