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De l’or en barres ?
jeudi, 21 octobre 2004
/ ponofob (illustration)
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/ David Solon / Président de l’association des Amis de Terra eco Ancien directeur de la rédaction de Terra eco |
Pallier le manque de moyens de la recherche, combler le trou de la Sécu, effacer le déficit public d’un coup d’éponge. Pour réaliser ce miracle, la France aurait une arme secrète : vendre ses réserves d’or. Est-ce bien raisonnable ?
Ce pourrait être le hit-parade de l’année. Claudie Haigneré, l’ancienne ministre de la Recherche, désespérée par la cure d’amaigrissement imposée à son ministère, l’avait suggéré. Jean-Pierre Raffarin lui-même avait renchéri. Avant d’être rejoint, encore tout récemment, par Nicolas Sarkozy, flamboyant titulaire du portefeuille de l’Economie et des Finances. Pourquoi ne pas vendre une partie des réserves d’or de la France ? Les marchés boursiers gîtant sans perspective d’éclaircie et les cours de l’or ne cessant de grimper, l’idée avait de quoi séduire.
Vendre les bijoux de famille pour combler le déficit public ?
La France - troisième détenteur d’or au monde - dispose dans ses coffres de 3024 tonnes en lingots, dont la valeur est estimée à une trentaine de milliards d’euros. Insuffisant donc pour combler un déficit estimé au 31 août 2004 à 57,9 milliards d’euros. Pour information, les Etats-Unis gardent sous le coude 8135 tonnes du précieux métal et l’Allemagne 3249. A noter, Berlin avait en tout premier - dès février dernier - émis l’hypothèse de vendre une partie de ses stocks. Mais outre-Rhin, l’idée fut rejetée par les partis politiques.
En admettant toutefois qu’un accord soit trouvé, et que la France mette sur le marché une partie de son or, le gain pour l’Etat serait bien maigre. La plus-value dégagée de cette vente ne pourrait en effet être directement attribuée au budget de l’Etat. En caricaturant, c’est un peu comme si la SNCF se débarrassait d’une gare de triage : les liquidités ainsi obtenues ne tomberaient pas dans l’escarcelle de Bercy. C’est uniquement via les dividendes dégagés par un profit croissant de la Banque de France (car les sommes récupérées par la vente de l’or auront été placées sur des produits plus rémunérateurs) que l’Etat pourra être "servi".
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