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Opinion

La décroissance et la prospérité sans croissance

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Dès que l’on évoque la nécessité d’imaginer une autre croissance, les clichés et les malentendus pullulent. Anne Musson, maître de conférences en économie, fait le tri entre vraies et fausses idées.

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  • L’humanité consomme les ressources naturelles de 1,5 terre, et nous français consommons les ressources de 3,5 terres. Ce n’est évidemment pas soutenable. Vouloir toujours ergoter sur la croissance zéro ou sur une croissance différente, c’est ne pas regarder la réalité en face.
    Nous ne pouvons pas continuer à prélever toujours plus de ressources naturelles, ce qui sera le cas même avec les scénarii les plus idéalistes, et la croissance verte et autres fariboles ne sont proposées que pour satisfaire les multinationales.
    Il faut se préparer à adopter un mode de vie le plus sobre possible, faute de quoi nous y serons obligés par la force des choses, et ce dans la douleur.
    La décroissance est la seule solution à court terme.

    6.12 à 18h03 - Répondre - Alerter
  • "Surtout, la prospérité sans croissance ne prône pas la décroissance mais bien l’augmentation des richesses, et comme l’a justement répondu Nicolas Hulot, en orientant cette croissance vers des productions soutenables qui permettent l’amélioration du bien-être des populations."

    Cette tirade ne veut strictement rien dire, si ce n’est faire croire que le productivisme est toujours et encore la solution... au profit de qui ? Elle ne veut rien dire car elle utilise deux notions subjectives (rien que ça) pour discréditer une notion objective : la décroissance du PIB.
    La prospérité est une notion subjective. Ce n’est pas un objet d’étude, sinon pour les philosophes, les théologiens, voire les anthropologues. De même pour la richesse sauf si on sous-entend la richesse matérielle (à ces fameux compléments du nom qui ont disparu des débats...). Alors ça oui c’est un objet d’étude. Et c’est le PIB qui le mesure (tant bien que mal). Or PVD ou nations riches, le monde produit trop pour que la nature encaisse. Le PIB mondial devra donc baisser, structurellement, indépendamment de toutes questions de redistribution. Dire le contraire c’est être crétin (c’est-à-dire nier l’état des connaissances sur le réel physique qui nous entoure) ou avoir des actions dans les entreprises qui vivent très bien de ce système. Si le PIB baisse dans un monde qui attend la croissance, ça s’appellera de la récession (c’est le drogué en manque=> et c’est déjà le cas car le drogué veut augmenter la dose à 10% et ce n’est physiquement plus possible) , s’il baisse de manière choisi et collectivement organisé (un peu=> donc nécessité de la politique), ça s’appellera de la décroissance (dont il existe plusieurs versions, la malthusienne étant pour moi à refuser direct). Faire l’amalgame volontaire entre récession et décroissance c’est avouer que l’on est un productiviste, c’est-à-dire quelqu’un qui pense que c’est bon de produire toujours plus.

    17.12 à 17h12 - Répondre - Alerter
  • Bonjour,

    Point 1 :
    Vous affirmez que diminuer la production ne revient pas à entrer en décroissance. Cette affirmation allant contre le sens commun, il vous faut alors l’étayer par des données. L’affirmer sans faire référence à des "mesures" solides (ce qui est possible puisqu’il s’agit de quantifier un objet) vaut profession de foi et non démonstration.
    Si mon grand-père produit une table en bois local qui dure 100 ans, il va empêcher la production de 10 tables de durée de vie de 10 ans et de ce fait il aura réduit la production de 9 tables (pas équivalentes certes mais ...). Les flux de production de tables vont donc diminuer, c’est la décroissance. Je ne vois pas comment vous pouvez dire le contraire. Produire durablement c’est réduire le flux de la production qui aujourd’hui est intense de part, entre autre, la faible durée de vie des objets. Réduire le flux c’est faire de la décroissance du PIB.
    Vous parlez d’augmenter "les exportations" ou "la dépense publique". Certes. Et vous exportez quoi ? Vous fabriquez du vent que vous convoyez par bateau à voile ? Et la dépenses publiques, n’est-ce pas de multiples rond-points, routes, salles des fêtes, etc ...

    Point 2
    "Quantifier le capital social". C’est justement ce qui m’amuse et me fait un peu peur. Cela m’amuse car c’est la tentative de réduire des sujets complexes et fins à la bêtise quantitative de la mesure (je suis physicien, je connais la force de la mesure et ses limites aussi). Je trouve que c’est médiocre du point de vue de l’esprit. Cela me fait peur car "capital social" est typiquement une expression empreinte d’une volonté régulatrice (capitaliste) de l’activité subjective humaine. Bref, c’est du fascisme, dans sa définition première. Certes indolore au début mais on a vu comment cette notion bête de PIB est entrée dans les têtes en 30 au point de faire dire des âneries à beaucoup de gens, alors si on généralise ces notions quantitatives à des choses plus profondes et plus humaines, j’ai de bonnes raisons d’avoir peur.
    Ce truc de capital social, je connais ça par coeur. J’ai fait du bénévolat pendant des années (m’occuper d’ados) et on m’a demandé de quantifier mon action pour savoir combien d’équivalent argent (temps passé, transport, etc) cela représentait. Bien sur, je n’ai pas perdu mon temps avec ces préoccupations de petits-comptables en manque de sens existentiel. Monétariser les échanges humains, c’est l’extension totale du capitalisme (lire André Gorz). Tout mettre en argent. L’argent comme mesure objective à tout. C’est ce que vous faites quand on essaie de délivrer un indicateur "par la positive" de mesure du "capital social". Tout est dans le texte. Corseter le social dans le capitalisme. Corseter l’humain dans un indicateur de bureaucratie étatique. C’est l’association du capital et d’une forme de fascisme, voilà mon avis. Cet avis est surement plus discutable que le point n°1 qui n’est que du sens commun, mais je l’expose quand même. Si votre travail consiste à définir ce nouvel indicateur, je comprends que vous y soyez attaché, mais ce n’est là qu’une hypothèse.

    Point 3
    Il me semble que l’état doit "ficher" la paix aux gens et leur laisser individuellement ou collectivement le choix de leurs "indicateurs subjectifs". Je trouve d’ailleurs cette expression très "oxymorique", ce qui détruit de fait son contenu potentiel. Autre conseil de lecture : "la politique de l’oxymore", de Bertrand Méheust.
    D’ailleurs à ce sujet des oxymores, si la décroissance fait peur, je propose "décroissance positive", puisqu’on nous parle bien de "croissance négative" ... !

    Bien cordialement, joyeux noël.

    27.12 à 13h22 - Répondre - Alerter
  • Bonjour,
    J’ai rédigé une longue réponse à votre dernier message mais il semble qu’elle se soit perdue dans les méandres du réseau ...
    Alors je vais faire plus bref.

    Point 1
    Vous dites "on peut baisser la production sans décroître".... le complément du nom c’est bien sur "le PIB", restons clairs. Et bien cette assertion va contre le sens commun et est battue en brèche par les données que nous fournissent 200 ans d’ère industrielle. Cela ne signifie pas que vous ayez tort à priori. Cela veut juste dire qu’en l’absence de données issues de la mesure et sans modélisation plus poussée, votre affirmation n’a pas plus de valeur qu’une profession de foi. Or cette profession de foi cela fait 15 ans que je l’entends et on ne m’en a jamais présenté le début d’une preuve solide.

    Point 2
    Pour de raison politique et même morale (ouh le gros mot), je refuse le terme de "capital social" qui est pour moi l’extension du capital (déjà beaucoup trop puissant) à la sphère du subjectif et des relations humaines. J’en ai connu un exemple par des années de bénévolat et la demande répétée de remplir des papiers (bureaucratie et capitalisme se rejoignent) pour traduire en équivalent argent cette activité au titre de la "valorisation du bénévolat". Je n’ai jamais souscrit à ces pratiques de petits-comptables en mal de sens existentiel. Cette pratique est un exemple d’essai de quantification du "capital social", concept que je trouve paresseux sur le plan intellectuel en plus que dangereux sur le plan politique. Mais peut-être est-ce l’un des objectifs premiers et officieux des indicateurs globaux : tuer le politique, coiffer les discussions citoyennes, le débat, le conflit, par un nombre qui ne pourra souffrir la discussion puisque élaboré par des experts ? C’est une hypothèse.

    Cordialement,

    27.12 à 18h47 - Répondre - Alerter
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