Pour faire des économies, EDF confie à des entreprises extérieures près de 80% de l’activité de maintenance des centrales nucléaires françaises. Autour d’accidents parfois fatals et de conditions de travail difficiles, le silence fait loi.
Hélas, le problème de la sous-traitance est beaucoup plus vaste et ne se limite pas à EDF. Tous les gros donneurs d’ordre, toutes les sociétés industrielles voire de service, du CAC 40, la Grande distribution, font une part de leur profit sur le dos de leurs sous-traitants (ou fournisseurs) que ce soit en France ou à l’étranger. Si les salariés des sous-traitants avaient le même niveau de rémunération, de formation et d’encadrement que ceux de leurs donneurs d’ordre, l’intérêt de la sous-traitance serait beaucoup plus limité. On demande en plus aujourd’hui au sous-traitant d’être flexible, c’est à dire de servir de variable d’ajustement en cas de variation de la charge. C’est une sorte de nouvel esclavage moderne qui ne pourra trouver d’ébauche de solutions que quand l’entreprise ne cherchera plus à optimiser son seul profit mais prendra en compte l’intérêt de toutes les parties prenantes qui contribuent à créer sa richesse : salariés, sous-traitants, fournisseurs, état et l’impact sur l’environnement et les externalités négatives de ses politiques et stratégies.
Les sous-traitants de l’atome se cachent pour mourir