publicité
haut
Accueil du site > Actu > Énergie > Nucléaire : la Cour des Comptes fait d’une pierre deux coûts
Énergie

Nucléaire : la Cour des Comptes fait d’une pierre deux coûts

<-  Retour à l'article

Combien coûte la production nucléaire ? Comment financer les watts de demain ? La Cour des comptes nous donne les réponses. Et soulève d’autres questions.

14 commentaires
TOUS LES COMMENTAIRES
COMMENTAIRES SÉLECTIONNÉS
RÉPONSES DE LA RÉDACTION
Trier par : Plus récents | Plus anciens
Affichage : Voir tout | Réduire les discussions
  • En plein débat sur l’énergie, le patron du Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies renouvelables (CEA) livre sa vision du secteur.

    Le nucléaire est-il encore compétitif ?
    Je ne veux pas anticiper sur le rapport de la Cour des comptes qui est rendu public aujourd’hui. En cumulé, une centaine de milliards d’euros ont été investis dans le parc nucléaire français. Rapportés au chiffre d’affaires annuel d’EDF de 70 milliards d’euros, et pour une durée de fonctionnement de 40 ou 50 ans, ce sont des investissements parfaitement raisonnables. Certes, il va y avoir quelques surcoûts liés aux exigences de renforcement de la sûreté, mais c’est le prix à payer si l’on veut que l’opinion garde confiance après les événements japonais. C’est aussi le moyen de valoriser au maximum l’investissement en prolongeant la durée de vie de nos centrales. Ce renchérissement, n’est qu’une fraction limitée qui n’écorne pas le prix du nucléaire qui est aujourd’hui de 40 à 45 euros par mégawattheure (MWh) et qui va se renchérir de 1 ou 2 euros, ou au maximum de 5 euros, si on veut prendre en considération toutes les incertitudes. De toutes les façons, même à 50 euros du MWh, cela reste extrêmement bénéficiaire, surtout si l’on peut garantir des prix sur dix ans. Quelle énergie offre une telle visibilité ? En 2003, les combustibles fossiles que nous importions, qui représentent à peu près 50 % de l’énergie primaire consommée par la France, représentaient 23 milliards d’euros. L’année dernière, le chiffre a atteint 65 milliards !

    Combien coûterait, selon vous, une sortie du nucléaire ?
    Notre service d’évaluation économique, l’Itese, a chiffré trois scénarios pour 2025. Premièrement, un scénario de référence, dans lequel la production électrique se maintient à 74 % d’origine nucléaire, 11 % d’hydraulique, 10 % d’éolien terrestre et offshore, 2 % de photovoltaïque et 2 % de centrales à cycle combiné gaz. Ce scénario représenterait un investissement de 178 à 212 milliards d’euros. Deuxième scénario : une sortie totale du nucléaire avec un arrêt progressif des centrales jusqu’en 2025. Si l’on veut garder une énergie décarbonée, il faudrait alors un bouquet composé de 40 % d’éolien terrestre, 20 % d’éolien offshore, 12 % de photovoltaïque, 12 % d’hydraulique et 16 % de cycles combinés au gaz. On aurait dans ce cas un surcoût de l’investissement compris entre 352 et 560 milliards d’euros.

    Et le troisième scénario ?
    Dans celui-là, vous oubliez la contrainte carbone et recourrez pour 85 % à des centrales à gaz. L’investissement correspond alors à celui du premier scénario. Avec une incertitude sur le prix du gaz...

    Quel serait l’impact sur les prix ?
    Dans le scénario de référence, avec une consommation stable, le coût du MWh passe à 62 euros en 2025. Dans le deuxième, on passe à 124 euros et dans la troisième, à 74.

    Sortir du nucléaire sans émettre plus de carbone reviendrait donc très cher...
    Le développement des énergies renouvelables et la réduction du nucléaire sont un objectif que tout le monde peut légitimement adopter. Le vrai sujet est d’essayer de desserrer l’étreinte des combustibles fossiles. Commençons par les substituer avec les technologies renouvelables, tirons parti du parc nucléaire car il est susceptible de dégager des marges financières pour assurer son renouvellement pour la part qui sera nécessaire ! Et quand cette démonstration sera faite, voyons jusqu’à quel point on peut avoir un bouquet équilibré.

    A quoi ressemblerait-il ?
    Ce qui s’est passé en Suède est très intéressant. En 1980, ce pays avait décidé par référendum de ne pas renouveler le parc nucléaire. Aux alentours des années 2000, la Suède avait 50 % de nucléaire et 50 % de renouvelable. Arrive 2000 et ils ferment la première centrale, à la frontière danoise. Comme c’est le prix de marché qui fixe les tarifs en Suède, la réaction ne s’est pas fait attendre. En trois ans, les prix ont bondi grosso modo de 100 %. L’opinion publique, qui était à 80 % pour une sortie du nucléaire, a basculé. Finalement, une loi a été votée en faveur d’un renouvellement des réacteurs. Ils ont maintenu 50 % de nucléaire et disent que c’est l’optimum.

    50 % de nucléaire, ce serait bien pour la France aussi ?
    Pourquoi pas ? Mais pas de manière précipitée. Ce serait trop rapide de le faire d’ici à 2025 dans le contexte budgétaire et technique.

    31.01 à 21h02 - Répondre - Alerter
  • pas étonnant qu’on ait réussi à vendre 126 Rafales à l’Inde aujourd’hui

    31.01 à 21h03 - Répondre - Alerter
    • Et allez donc, continuez votre désinformation, car pour votre gouverne, Monsieur "POUTINE", sur vos 126 rafales que vous claironnez, seuls à peu près 18 (si ma mémoire est bonne) seront construits en France...

      2.02 à 00h00 - Répondre - Alerter
      • Chère Madame,

        Le plus important dans un contrat de vente d’avions de chasses, c’est la maintenance
        et les pièces détachées qui représentent 8 fois en moyenne le produit de la vente initiale.

        Chose que Jean-Pierre Pernaut ignore mais peut-on lui en vouloir ? les journées ne font que 24 h
        et on ne peut pas être spécialiste de tous les sujets.

        Désolé d’abuser une fois de plus des chiffres et de rendre ce monde réel si peu merveilleux

        2.02 à 09h19 - Répondre - Alerter
  • Les seuls mot qu’ont ses technocrates oligarques de l’énergie en France sont : produire, produire, produire de l’énergie. Quand va-t-on enfin mettre sur la table que 50% des capacité nucléaires servent à alimenter les convecteurs électriques "grille-pain" qui sont une aberration énergétique favorisant le gaspillage.
    Sans sortir du nucléaire, on pourrait en interdisant le chauffage des bâtiment avec ces appareils et en investissant dans la performance énergétique réduire la part du nucléaire à 30% de la production électrique (8% de l’énergie primaire) en la conservant pour les usages pertinents à savoir l’industrie.
    La recherche sur la performance énergétique sera génératrice d’innovation et d’emploi non délocalisable avec des compétences exportables. Qu’on le veuille ou non, le temps de l’énergie bon marché est terminé, l’intelligence et le réel progrès est de développer une société sachant se passer le plus possible d’énergie pour des services énergétiques équivalents (le rapport Negawatt va dans ce sens). Les pensées poussiéreuses de vieux amiraux de l’industrie sont affligeantes.

    1er.02 à 10h46 - Répondre - Alerter
  • MW ou MWh ??? Il reste des coquilles dans l’article !
    Le jour où les journalistes arrêteront de confondre énergie et puissance, la crise énergétique et climatique sera résolue.

    1er.02 à 20h29 - Répondre - Alerter
    • Bof, un détail parce qu’apparemment pour être pleinement accepté dans la mouvance
      "verte", il vaut mieux vomir sur les chiffres, employer plein de jolis mots connotés
      gentils comme "humain","générations futures" etc bref, préférer les bons sentiments
      à un raisonnement correct ce qui chacun le sait fait appel aux "instincts" de "mère nature"
      et donc forcément supérieurs

      2.02 à 12h59 - Répondre - Alerter
  • Le tout électrique fut né avec le nucléaire, de la brosse à dents jusqu’à vos assiettes. Vous avez couru après tout ces gadgets de la facilité, en reniant les conséquences induites...Alors, peut-être qu’il n’est pas trop tard pour exister avec les membres dont la Nature vous a doté(e)s...Je fais partie des bas revenus, et pourtant, suis heureuse qu’enfin les coûts de consommations aveugles, sur le sang d’ailleurs, augmentent !
    Quand je pense que, par exemple, sans fric, certes c’est la galère. Mais que sans eau, on meurt. Ben, je me dis que vous persistez à courir vers votre propre perte ! Combien de fleuves et rivières voient faunes et flores dépérir, pour cause de rejets des eaux de refroidissement...
    Combien de terres cultivables écologiquement ( pas pour prêcher, juste pour minimiser le taux d’empoisonnement), seront sacrifiées pour recevoir des bunkers soi-disant indestructibles, des déchets de la prétention ? Et à propos de l’air, dois je aussi économiser pour me munir d’1 masque à oxygène ?
    Mieux prévoir que guérir, n’est donc plus qu’1 adage légendaire. La spéculation a fait place au bon sens populaire, et vos diplômes qu’à des pleurnicheries. L’auto-critique, apparemment, dépasse vos capacités neuronales !

    2.02 à 12h44 - Répondre - Alerter
  • Et puis NegaTep et la Lumière fut !

    Le scénario Negatep vise, conformément aux objectifs de la loi d’orientation sur l’énergie de 2005, la division par 4 des rejets de CO2, ce qui implique à peu de chose près, de diviser par 4 la consommation de combustibles fossiles.

    Outre les économies d’énergie, sans lesquelles le « facteur 4 » serait inaccessible, il faut remplacer, le plus possible les combustibles fossiles, par des sources d’énergie non émettrices de gaz carbonique, aussi bien en chaleur directe, que via le vecteur électricité.

    La version 2007 du scénario se basait sur des données antérieures à 2006. Depuis, de nombreuses études ont été publiées et plusieurs éléments nouveaux sont intervenus, dont le Grenelle de l’environnement, la directive européenne « énergie – climat » dite « 3 x 20 » et l’engagement spécifique de la France de produire 23 % de son énergie à partir d’énergies renouvelables dés 2020. Force est de constater que les choix issus du Grenelle de l’environnement pour atteindre ces différents objectifs ne sont pas tous optimisés, faute d’avoir défini et appliqué des critères économiques permettant de rechercher les meilleurs compromis coût/bénéfice.

    Une réévaluation de Négatep s’imposait : c’est l’objet de Negatep 2010 qui confirme les grandes orientations de Negatep 2007. Pour atteindre l’objectif facteur 4, l’étude montre qu’il faut :

    - Pratiquement supprimer le pétrole et le gaz dans le résidentiel et le tertiaire. Les moyens existent, en combinant une meilleure isolation, les énergies renouvelables chaleur associées ou non à des pompes à chaleur, et l’électricité directe exploitée intelligemment. Le problème majeur est le financement, dont les difficultés devraient conduire à rechercher systématiquement les voies les moins coûteuses.

    - Réduire très fortement le pétrole pour les transports. Il s’agît là d’une double révolution : repenser la mobilité (transports en commun, fret) et remplacer le pétrole par l’électricité, soit directement dans des véhicules hybrides rechargeables ou électriques, soit en apportant tout ou partie de l’énergie nécessaire à la synthèse des biocarburants.

    - Limiter sérieusement les combustibles fossiles dans l’industrie. Ceci implique notamment des modifications de procédés (et donc des investissements lourds).

    - Augmenter fortement la part de l’électricité dans le mix énergétique, maintenir la part de l’énergie nucléaire dans la production d’électricité et, tant que des moyens économiques de stockage n’auront pas été développés, limiter la part des électricités intermittentes au niveau que le réseau électrique peut supporter sans augmenter les capacités des centrales à gaz.

    2.02 à 16h09 - Répondre - Alerter
  • quoi ? on aurait à l’insu des gouvernements oublié d’amortir les réacteurs ?non les cadres n’ont pas participé à une mauvaise gestion !
    pourquoi votre maire refuse d’éteindre l’éclairage toute la nuit dans vos communes rurales ?

    4.02 à 15h23 - Répondre - Alerter
  • Bonsoir

    Quelques questions ou remarques (d’un non spécialiste) :

    - Il est question d’un CA EdF de 70 Milliards (GE) ; il s’agit en realité de 65,2 GE pour 2010, dont 36,2 GE en France.

    - pour une production d’un peu moins de 500 TWh, il me semble que 36,2 GE de CA... cela fait un prix moyen d’un peu plus de 72,4 E / MWh... bien plus que les 49,5 E annoncés par le rapport de la C des C. ? Est-ce que les 20 % non nucléaires ont un prix moyen de 150 E ? (de façon a faire augmenter le prix, par rapport a celui du kWh nucléaire, de 50 % ?)

    - Pour dissiper les 1000+ TWh de chaleur qu’il produit, (compte tenu de son rendement inferieur a 40 %), le parc nucléaire français ne peut fonctionner que si on lui fournit #600 m3/seconde d’eau de refroidissement, (soit #19 Km3 / an, ou une fois et demie la consommation annuelle d’un pays comme la Tunisie).

    Ce prélevement est-il soutenable à terme ? Comme la chaleur se transporte encore plus mal que l’électricité, la notion même de "centrale", (nucléaire ou à fuel), n’est-elle pas un non-sens ?
    Ne faudrait-il pas moins de centrales et davantage de "locales"... de façon à pouvoir produire en co-génération électricité + chaleur ? (au lieu que la chaleur produite soit traitée comme un déchet consommant une colossale quantité d’eau ?)

    - les responsables du CEA, (ou ceux qui portent leur parole sur ce blog), parlent d’une centaine de milliards d’investissement, alors que le rapport indique à peu près le double... (mais sans tenir compte de dépenses de R & D qui rajoutent plusieurs dizaines de milliards).

    - lorsque l’un des intervenants sur ce blog éprouve le besoin de dénigrer le scenario nW, ne donne-t-il pas confirmation de ce que disait Gandhi :

    "D’abord ils vous ignorent, ensuite ils vous raillent, puis ils vous combattent et enfin, vous gagnez." ?!

    4.02 à 20h58 - Répondre - Alerter
    • le bon sens existe, vous en êtes la réconfortante preuve !
      Sur l’aspect exit centrales, produisons local, ô combien juste, je reviens sur l’aberration qu’a constitué la mise en place des mesures liées à l’équipement des particuliers en systèmes de production d’énergie d’origine renouvelable : c’est une fois de plus la soumission aux grands intérêts financiers qui a prévalu quand il eût été tellement moins stupides de dépenser tout cet argent dans la mise en place de boucles locales et de petits systèmes de stockage d’énergie et de régulation pour lesdites boucles locales... Et partout où cela n’eût pu être mis en place, aider à financer la location de batteries et d’onduleurs (acquis ou loués par marchés publics) par les particuliers aurait grandement contribué à initier un délestage sur la consommation de l’énergie centralisée... Mais bon, comme tout ceci aurait tout à la fois été contraire aux intérêts financiers d’EdF et d’Areva, à la fuite en avant nucléaire de la France et à la mainmise d’iceux sur les consommateurs via leur dépendance énergétique soigneusement planifiée...

      6.02 à 19h53 - Répondre - Alerter
  • Une étude méconnue indiquait déjà un coût de 81 euros le MWh pour la future production du réacteur nucléaire EPR, qui n’entrera pas en service avant le début 2017 (cinq ans de retard).

    L’étude est ici : http://energeia.voila.net/nucle/reacteurs_trop_chers.htm

    Avec la mention d’autres études très intéressantes.

    Etude provenant d’un site qui mérite d’être connu : informations précises, récentes, chiffrées, vérifiables.

    A cette date (2017), la plus grande partie de l’électricité photovoltaïque aura un coût de production inférieur.

    4.03 à 01h42 - Répondre - Alerter
  • Allez étudiez bien vos nombrils, avant que ça ne saute à vos portes ! Entre les centrales et autres véhicules de la gloutonnerie/gaspillage/déchets d’1 pseudo civilisation, je vous invite à calculer l’impact des éruptions solaires sur les satellites...en prenant en compte, bien sûr, l’amenuisement du champ magnétique, ozone...etc...composant le bouclier protecteur de la Terre.
    Aaaah quand la pourriture accélère de l’intérieur...Allez, que ferez vous lorsqu’il y a panne de télécommunication ? N’est-ce pas 1 bel exemple de démocratie, lorsque riches et pauvres se retrouveront au même niveau de microbes cosmiques ?

    10.03 à 09h43 - Répondre - Alerter
PUBLIER UN COMMENTAIRE

Un message, un commentaire ?

  • Se connecter
  • Créer un compte

publicité
1
    Terra eco
    Terra eco
publicité
2
publicité
3
SPIP | squelette | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0
publicité
bas