Stéthoscope en main, les climatologues et météorologues auscultent. Et n’en finissent pas de détecter des symptômes révélateurs. En France, selon Météo France, septembre 2005 fut le mois le plus chaud, pendant l’automne le plus chaud jamais enregistré sur la planète. Partout en Europe, l’automne 2006 ne fut pas très loin non plus de l’automne 2005. Et l’hiver 2006-2007 - dont nous attendons toujours la venue (?) - compte parmi les plus doux depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Enfin, les concentrations de dioxyde de carbone dans l’atmosphère sont aujourd’hui plus élevés que jamais dans la période des 650 000 dernières années.
Il y a un mois, à Paris, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a martelé la nécessité d’une réaction urgente et franche de la communauté internationale.
Et pendant ce temps... Les Etats-Unis s’apprêtent à rendre aux Nations unies, avec un an de retard, leur rapport sur le changement climatique (Climate Action report). Selon le New York Times qui s’est procuré une copie du document, l’administration Bush annonce que les émissions de gaz à effet de serre augmenteront de 11% aux Etats-Unis entre 2002 et 2012 (sensiblement autant qu’entre 1992 et 2002). « Depuis 1990, chaque point de croissance de nos émissions a permis une croissance économique de 3 points. (...) C’est un bon chiffre et c’est mieux que les résultats affichés par l’Union européenne », se félicite Myron Ebell, un des responsables du think tank conservateur Competitive Enterprise Institute (CEI), dans les colonnes du New York Times.
Bon résultat ? Sauf que, pour mémoire, si les Etats-Unis avaient ratifié le protocole de Kyoto, ils auraient dû s’engager à réduire leurs émissions de 7% entre 1990 et 2012. Sauf que, au rythme prévu par le rapport, les Etats-Unis émettront en 2020 un volume de gaz à effet de serre 50% plus important qu’en 1990. Sauf qu’en 2003 les Etats-Unis émettaient à eux seuls près de 6 milliards de tonnes de CO2, un des gaz à effet de serre les plus nocifs (source Nations unies).
Après être revenu sur la signature par les Etats-Unis du protocole de Kyoto - en refusant de le ratifier - l’administration Bush continue aujourd’hui de nier l’évidence et d’emmener, non seulement les Etats-Unis mais encore l’humanité tout entière, dans le mur.
Le bras d’honneur de George Bush