De Rosa B. Editions La Plage, 192 pages, 15,90 euros.

« Quand je dis que je suis végétalienne, je crois dire : “ Je suis opposée au fait de tuer les animaux pour servir nos intérêts. Je mets mon comportement en adéquation avec mes idées. ” Mais les omnivores comprennent : “ Je n’aime pas la viande et je trouve les animaux choupis. J’aime m’habiller en noir et manger du tofu. Je suis une chieuse qui aime culpabiliser les gens sans raison. ” » Chieuse, la dessinatrice et blogueuse végane Rosa B. l’est. Mais elle a ses raisons. Elle aime surtout bouffer du « carniste », qui croit nécessaire de manger de la viande (par exemple pour avoir des muscles, « alors pour avoir des beaux cheveux, mangez des cheveux », leur répond-elle), ou n’accepte le végétalisme que s’il est religieux. Démontant les clichés assénés aux véganes, elle n’est pas tendre non plus avec les faux végés (qui mangent du poisson) ou ceux qui gueulent tout le temps (elle-même). Entre deux conseils pratiques rigolos (pourquoi remplacer des œufs par des menstruations humaines), le propos est mordant et fin, notamment sur le spécisme. Même pas besoin d’être d’accord sur tout (peut-on mettre dans le même sac l’élevage des brebis à roquefort sur le Larzac et celui des porcs en batterie ?).