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Shell invente l’usine à gaz flottante
mardi, 31 mai 2011 / Karine Le Loët /

Rédactrice en chef à « Terra eco ».

Shell lance la construction d’un mastodonte des mers capable de liquéfier au large le gaz pompé par les plates-formes offshore. De quoi exploiter des ressources énergétiques jusqu’ici difficilement accessibles. Mais le faut-il vraiment ?

488 mètres de long (plus de 4 fois la longueur d’un terrain de foot), 600 000 tonnes à plein (quinze fois le poids du porte-avions Charles de Gaulle). Non il ne s’agit pas d’envoyer en croisière tous les seniors de l’Union européenne. Ni de construire une Arche de Noë capable d’abriter les 1,9 million d’espèces désormais connues. Non. Avec son mastodonte des mers, Shell entend traiter le gaz pompé par les plateformes offshore - c’est-à-dire le liquéfier - avant de le transférer vers des navires gaziers chargés d’acheminer le précieux produit vers la terre. Avantages avancés ? La disparition des interminables pipelines reliant les plate-formes à la terre. La possibilité aussi d’aller chercher du gaz plus loin, dans des conditions plus difficiles.

Dès son achèvement en 2015, le bateau-raffinerie devrait en effet être ancré à 200 kilomètres au large des côtes australiennes. Enfin, les capacités du navire sont immenses : 340 000 tonnes de matière première peuvent être stockées dans ses cuves. Pas d’inquiétude, souligne Shell, le navire a été conçu pour résister à des mers et des vents exceptionnels comme des cyclones de catégorie 5.