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Les Danois font de la gymnastique
jeudi, 29 septembre 2005
/ Karine Le Loët / Rédactrice en chef à « Terra eco ». |
Une dose de flexibilité, une solide protection sociale. C’est le mélange danois. Précurseur ?
On l’appelle "le triangle d’or". Parce que la flex-sécurité s’est formée sur trois principes qui s’équilibrent comme les trois appuis d’un trépied. Le premier porte la marque néolibérale, c’est le volet flexibilité. Car au Danemark, il est très facile d’employer comme de licencier. Pas de salaire minimum, de durée légale de travail ou de modèle national de contrat de travail du côté de l’entrée, pas d’indemnité minimum de licenciement et une période réduite de préavis, du côté de la porte. Résultat, les Danois entrent et sortent de chez leurs employeurs avec une facilité étonnante. En moyenne, ils occupent le même bureau pendant seulement 8,3 années.
Par quel miracle ? Grâce à l’ultime tracé d’un triangle désormais équilatéral : la politique de retour à l’emploi. Formation, stages en entreprise, contrat aidé dans le public et le privé. Tout est fait pour que le chômeur acquière de nouvelles compétences et se métamorphose en travailleur regonflé et compétitif. Ainsi, le système bien en équilibre sur ses trois pieds paraît exemplaire et garant du bonheur de ses citoyens. En 2000, une étude l’affirmait : les chômeurs danois sont les plus heureux d’Europe et le pays affiche la plus petite différence de bien-être ressentie entre chômeurs et employés.
L’AVIS de : Per Kongshoj Madsen, spécialiste au Center for Labour Market Research d’Aalborg (Danemark) et consultant pour l’Observatoire européen de l’emploi.
Ce système est-il applicable sur le plan européen ?
"La flex-sécurité a ses racines dans l’histoire et les institutions danoises : soutien du patronat, fort interventionnisme de l’Etat et taxation très importante (4,63% du PIB est dévolu à la flex-sécurité, Ndlr). L’appliquer au niveau européen ne serait donc pas une tâche facile. D’autant plus que ce modèle relève de la politique intérieure, domaine dans lequel l’UE a peu ou pas de compétences. Elle s’intéresse néanmoins à la combinaison flexibilité/sécurité. Car il y a beaucoup de leçons à tirer de ce système.
Ailleurs en Europe, la difficulté d’embauche et l’absence de mobilité laisse beaucoup d’employés dans des secteurs en déclin. Les contraintes de licenciement rendent, elles, les employeurs suspicieux. Car, ils rechignent à embaucher des travailleurs au dossier médical un peu dense ou des femmes en âge d’être mères. Cette absence de mobilité conduit alors à la discrimination".
Allez consulter l’Observatoire européen de l’emploi
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