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J’ai testé : la cuisson solaire
mercredi, 22 septembre 2010
/ Laure Noualhat / Journaliste errant dans les sujets environnementaux depuis treize ans. A Libération, mais de plus en plus ailleurs, s’essayant à d’autres modes d’écriture (Arte, France Inter, Terra of course, ...). Il y a deux ans, elle a donné naissance (avec Eric Blanchet) à Bridget Kyoto, un double déjanté qui offre chaque semaine une Minute nécessaire sur Internet. |
Après avoir expérimenté la puissance du soleil sur ma peau, j’ai décidé de faire subir le même sort à ma bouffe. Bilan d’une cuisson dans un barbecue nouvelle génération.
Cuire au soleil : un concept prisé des naïades estivales qui moulent sur les plages, mais pas seulement. D’autres genres de saucisses peuvent se faire griller par l’astre roi. Car le soleil est une réaction – même pas thermonucléaire – parfaitement stable depuis un certain nombre de milliards d’années, gratis et sous-exploitée dans nos cuisines.
Cet été, je me suis donc mise au barbecue solaire qui grille selon le principe de la concentration des rayons. Il ressemble à une parabole composée d’un éventail de lamelles réflexives souples – qui font office de miroirs – clipsées les unes aux autres sur une structure en bois. Comme le tout est livré en kit, comptez vingt bonnes minutes de Meccano sous le cagnard pour assembler l’ensemble. Une plaque en fonte placée au centre fait office de foyer. Autant prévenir : quand on vit dans un deux-pièces agrémenté d’un balcon de Lilliputien, on oublie le barbecue géant d’ID cook car son mètre carré d’envergure est un chouïa encombrant.
Trônant au centre d’une terrasse prêtée pour l’occasion, l’engin a cuit mes saucisses dominicales tout l’été. Enfin tout l’été, non. Faut être honnête, l’objet est un brin tatillon : il lui faut du rayonnement direct et un ciel sans nuages, sinon la chaleur chute. Raison pour laquelle il est idéal dans les Cyclades. Mais au nord de la Loire, c’est parfois une autre histoire. Par ailleurs, notez le petit inconvénient social induit par ce « barbec » : on ne peut inviter qu’en journée. C’en est fini des dîners entre chien et loup où les garçons sirotent une bière en surveillant les braises, tandis que les filles gloussent en mélangeant les salades de riz (bio). Trop pas cool ? Pas le choix, c’est comme ça ! Côté santé, on élimine de fait les inconvénients du charbon de bois. Les viandes, tomates provençales et autres saumons à l’unilatérale ne présentent pas le petit goût de carbone grillé qui enchante les papilles, mais fait craindre le cancer. Enfin, pas de risque de coup de soleil instantané, car la parabole d’ID cook est dotée d’une fonction « on/off » redoutable : une simple rotation suffit pour que la chaleur soit instantanément réduite. Reste un gros souci : ledit ID cook coûte près de 400 euros. Malgré les économies réalisées sur le charbon et les allume-feux toxiques, c’est quand même un peu salé pour un engin qui multiplie les petits inconvénients annexes !
Mais il faut être à la cool pour cuisiner astral. Lorsque j’ai lu sur un site spécialisé : « On peut mettre des surgelés le matin et les retrouver parfaitement cuits l’après-midi vers 16 heures », j’ai cru que ma vie allait opérer un tournant vers… le cru. En réalité, bien orienté, le caisson multiplie par deux seulement le temps de cuisson. Pour le café brûlant du matin, on est bien d’accord, on repassera. Mais pour mijoter le curry de légumes et le quinoa, vous pouvez y aller gaiement ! —
« La cuisson solaire facile », Roger Bernard (Editions Jouvence, 1999)
Le site d’ID cook
Pour construire un four
Le site de Solar cooking
L’article d’Ekopedia
Cours de cuisine sur Apprendre facile