Le Japon sans Japonais ? Sans aller jusque là, le pays a subi l’an dernier un déclin démographique record, au point que certaines grosses entreprises commencent à se substituer à l’État pour soutenir la natalité, sans pour autant trop débourser (si on peut dire...). Pour la 2e année consécutive et pour la 3e fois depuis 2005, la population de l’archipel a diminué. Et avec un taux de natalité de 1,3 enfant par femme, le pays est loin de pouvoir assurer le renouvellement des générations.
De 128 millions en 2005, la population nippone est passée à 127,51 millions au 1er octobre 2009, avec 13,5% de moins de 14 ans (chiffre en baisse) et 22,7% de plus de 65 ans (chiffre en hausse). Si le Japon continue sur cette pente, il ne comptera plus que 100 millions d’âmes en 2050. Comment continuer à être une puissance de premier ordre quand on se dépeuple, s’interrogent les Japonais.
En cause, on retrouve les facteurs classiques des nations prospères (mariages tardifs, hausse de l’espérance de vie), auxquels s’ajoutent des facteurs endogènes. Au Japon, une femme s’arrête la plupart du temps de travailler lorsqu’elle attend un enfant, tant pour des raisons culturelles (s’occuper à temps plein de son rejeton, c’est en faire un futur premier de la classe) qu’économiques : manque de crèches, coût élevé de l’éducation, risques de chômage, manque d’espace dans les grandes villes, faible niveau des retraites.
Arrivé au pouvoir en septembre 2009, le Premier ministre Yukio Hatoyama a fait du soutien à la natalité l’un de ses chevaux de bataille. Adoptée en mars, une loi offre dès cette année aux parents une allocation de plus de 100 euros par mois et par enfant jusqu’à la fin du collège. A partir de 2011, le gouvernement avait promis qu’il doublerait le montant de l’allocation, mais l’endettement record du pays (200% du PIB en 2010) pourrait en décider autrement.
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