Une bombe à retardement se cache au fond des océans. Kevin Trenberth et John Fasullo, climatologues au centre national de recherche atmosphérique dans le Colorado, viennent de lancer un appel dans le journal Science. Selon eux, impossible de prévoir le climat si l’on ne développe pas d’outil pour mesurer le contenu en chaleur des océans. Les activités humaines influencent probablement les échanges d’énergie en dégageant des gaz à effet de serre. « Le réchauffement climatique est du à un déséquilibre, » explique Fasullo, « Il y a plus d’énergie solaire qui entre dans l’atmosphère qu’il n’y en a qui en sort. Le problème est que nous ne pouvons caractériser correctement ce déséquilibre. »
Où se retrouve cette énergie exactement ? Selon leurs calculs, les mesures actuelles ne permettent de localiser que la moitié de cette chaleur. La hausse des températures de surface ne représenterait ainsi qu’une faible fraction de la chaleur emmagasinée. Le reste serait majoritairement stocké sous forme d’eau tiède dans les fonds marins. Or il n’existe aucune mesure de routine en dessous de 3 000 m. La "chaleur manquante" pourrait contribuer à des phénomènes de type El Nino et entrainer des évènements extrêmes.
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