En France, on investit énormément d’argent pour permettre le retour à l’emploi : agences du Pôle Emploi, Missions locales, etc. Pourtant, malgré l’argent et les réformes, l’efficacité n’est pas au rendez-vous, et la durée moyenne du chômage ne baisse pas ! Pourquoi ? Notamment parce que tous ces organismes sont peuplés d’agents pleins de bonne volonté, mais qui n’ont aucune idée de ce qu’est réellement une entreprise et de ce que sont ses besoins. Si on ne peut guère espérer, en période de crise économique, augmenter le nombre des emplois, on pourrait en revanche, dès maintenant, diminuer de manière significative les temps de retour à l’emploi. Très élevés, ils pénalisent surtout les catégories de la population les plus défavorisées (personnes issues des quartiers/ de l’immigration, femmes sans diplôme, handicapés, etc.).
Un parcours d’embauche, ça ne s’improvise pas. Pour éviter les embuches, c’est un parcours global qu’il faut instituer : commencer par comprendre vraiment ce que cherche l’entreprise, quelles compétences, pour quoi faire ; puis préparer chaque candidat (mise à niveau de ses compétences, coaching sur les savoir-être par des salariés d’entreprises, etc.) ; ensuite le présenter à l’employeur potentiel ; enfin, accompagner son insertion en lui évitant les faux pas.
Notre expérience du terrain nous montre jour après jour que ce système marche, même si nous l’appliquons à une population estimée "difficile" à placer, les jeunes diplômés issus des banlieues. Le pilote mené à Saint-Ouen prouve qu’un taux de retour à l’emploi de 70 % en cinq semaines est possible ! Nous expérimentons également de nouveaux outils, comme le CV vidéo, qui permet au candidat de mieux se faire connaître et de mettre en valeur ses points forts.
Le seul département de la Seine-Saint-Denis produit 15 000 diplômés par an. Ces jeunes, parce que souvent ils ont grandi loin des réseaux professionnels supérieurs et n’ont pas les codes sociaux requis, ont besoin d’accompagnement pour bien s’intégrer dans l’entreprise. Ne pas le leur proposer – à eux et à ceux des autres départements – se traduit par une perte économique et sociale sèche pour notre pays !
Chaque semaine, Ashoka et le Groupe SOS organisent un Alter mardi / Parlons Solutions. Cette série de conférences aborde les problèmes sociaux avec un œil neuf et fait découvrir des solutions qui marchent, pour donner à chacun l’envie d’entreprendre autrement.
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