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23-03-2010
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Energies

Déchets nucléaires : Areva a-t-elle trouvé le Graal ?

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Déchets nucléaires : Areva a-t-elle trouvé le Graal ?
 
Quand le numéro un mondial du secteur annonce qu'il pourra "détruire" les déchets les plus dangereux, les médias reprennent la "nouvelle". Un peu trop vite...
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Pour la patronne d’Areva, la question de la sécurité étant "réglée" - un avis que ne semblent pourtant pas partager ceux qui critiquent la sûreté de l’EPR - il ne reste plus "en terme d’acceptabilité du public que [celle] des déchets", confiait-elle lundi au Times. Et encore... "A l’avenir, nous serons capables de détruire les actinides [1] en les faisant disparaître dans un réacteur spécial. Nous savons déjà le faire en laboratoire. Nous allons nous attaquer à ce problème en recherche et développement", annonce Anne Lauvergeon.

Intéressant : ce type de déchets, l’un des plus ennuyeux pour l’industrie nucléaire, émet des radiations plus dangereuses que les autres (les ondes alpha) et en général est actif pendant des millénaires. Sans compter que le plutonium pose un problème de prolifération puisqu’il est la base des armes nucléaires. On comprend pourquoi cette déclaration a déclenché une réaction en chaîne dans les médias qui ont rapidement repris l’information du quotidien anglais. Un article qui reste quand même particulièrement évasif [2]. Essayons d’y voir plus clair pour savoir quelle est réellement l’importance de cette nouvelle.

Le choix des mots

Le journal précise que le projet est "similaire" à des recherches menées par l’Institut d’étude de la fusion (IFS) d’Austin (Texas) et qui consiste à créer un réacteur hybride : en mélangeant la fusion et la fission nucléaire, les scientifiques américains affirment qu’il pourrait détruire 99% des actinides de 10 à 15 réacteurs conventionnels. Au passage, de l’aveu même de Swadesh Mahajan, l’un des chercheurs de l’IFS, "la construction d’un prototype coûtera des milliards de dollars et est au moins à 10 ou 15 ans devant nous". Même la Chine, qui avec la Russie est le pays qui travaille le plus assidûment sur le sujet, ne prévoit pas de réacteur commercial avant 2035.

Reste que l’annonce que le leader mondial du nucléaire se lance dans la course à la fusion-fission vaut la peine de s’y attarder. Renseignement pris auprès du groupe, ce n’est pas la technologie développée qui est "similaire", mais l’objectif recherché. Du coup, l’annonce tombe à plat : comme les alchimistes qui veulent transformer le plomb en or, il y a un moment que l’industrie nucléaire se penche sérieusement sur la "transmutation" des déchets. C’est même la solution privilégiée depuis vingt ans par le gouvernement français, en complément du stockage géologique profond.

Objectif 2040

Et c’est surtout l’un des atouts attendus des réacteurs de 4e génération, gratifiés d’1 milliard d’euros supplémentaires dans le cadre du grand emprunt. La mystérieuse centrale nucléaire du Times est donc en fait Astrid, un projet de réacteur à neutrons rapides refroidis au sodium (SFR en anglais) développé en collaboration par les trois compères Areva, CEA et EDF. Ce qui en fait le successeur des flops Phénix et Superphénix, basés sur le même principe.

Là aussi, les échéances sont lointaines : la loi de 2006 sur la gestion des déchets nucléaires prévoyait un réacteur de démonstration en 2020. Sur son site internet Areva parle de 2025. Le stade industriel ne serait lui pas atteint avant 2040.

A lire aussi dans Terra eco :
- Yazid Sabeg à la tête d’Areva

- Enfouir les déchets : le débat refait surface

[1] Les actinides sont des éléments radioactifs plus lourds que l’uranium. Parmi cette catégorie de déchets produits par une centrale nucléaire, on retrouve en grande majorité du plutonium.

[2] Selon l’attachée de presse d’Areva, Anne Lauvergeon n’a évoqué le sujet "que 3 minutes" avec le journaliste du Times. L’entretien était destiné à un portrait paru le 8 mars.

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