Lorsqu’on demande à Peter Fusaro, l’organisateur du Green Trading Summit, ce qui l’a motivé à créer, il y a presque une décennie, une conférence sur le thème du « green trading », il raconte qu’il a simplement voulu montrer aux investisseurs qu’il était temps de s’intéresser à des sujets comme l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables. « Les Etats-Unis n’exerçaient aucun leadership en matière de lutte contre le réchauffement climatique et j’ai pensé que New York, où la conférence se tient chaque année dans un lieu vert (le gratte-ciel du New York Times) car nous pratiquons ce que nous prêchons, serait un lieu idéal pour un forum liant la question de la sauvegarde de l’environnement à la finance », déclare-t-il.
Neuf ans plus tard, les Etats-Unis peinent à voter une loi sur le climat et l’énergie mais Peter Fusaro continue d’évangéliser Wall Street en assurant que la couleur du billet vert mènera à la richesse. « Il est essentiel d’éduquer les Américains sur cette question et de parvenir à les convaincre qu’investir dans les énergies renouvelables a un double bénéfice : celui de créer des emplois et d’améliorer la santé », assure ce consultant, spécialiste des énergies propres, qui a aidé Toyota à développer la Prius.
La couleur de l’argent
« Lorsque j’ai commencé à parler de « green trading », j’ai voulu montrer qu’il était possible de s’enrichir tout en ayant un impact positif pour l’environnement », poursuit Peter Fusaro. Au temple du profit, le message est donc centré sur l’argent. « Ces nouveaux marchés verts s’imposeront comme la plus grosse source de richesse aux Etats-Unis et dans le monde et malheureusement, les investisseurs du secteur privé ont encore du mal à réaliser cela. La plupart des banques d’investissement ne sont absolument pas vertes dans leurs investissements », regrette-t-il. A la clé du manque d’enthousiasme de Wall Street ? Le fait que le gouvernement américain n’ait pas encore réussi à imposer une taxe carbone digne de ce nom qui permettrait de motiver les investisseurs.
Aujourd’hui, le marché du green trading ne représente aux Etats-Unis que 2,75 milliards de dollars (selon les chiffres de 2009), alors que le pays est pourtant le deuxième pollueur au monde. « Et le marché mondial représente seulement 136 milliards de dollars alors que les experts s’accordent sur le fait qu’il devrait s’agir d’un marché d’au moins 2 trillions de dollars », assure l’organisateur du Green Trading Summit. « Le problème des investisseurs est qu’ils sont à la recherche du Green Google ou de la prochaine technologie qui révolutionnera le marché de l’énergie. Or ils se trompent car il n’y aura ni green Google, ni technologie de rupture. Reste que les marchés de l’énergie propre et de l’efficacité énergétique représentent tout de même la plus grosse opportunité économique du moment », assure Peter Fusaro.
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