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7-03-2010
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Chronique

"Sarkozy, c’est la tactique de l’auberge espagnole"

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"Sarkozy, c'est la tactique de l'auberge espagnole"
 
"L'environnement ça commence à bien faire" : cette phrase malheureuse est sortie samedi de la bouche du chef de l'Etat en visite au salon de l'agriculture. Bévue ou préméditation ? "Contradiction", tranche Arnaud Gossement fidèle chroniqueur de Terra eco.
SUR LE MÊME SUJET

- Par Arnaud Gossement, avocat, Maître de conférences à Sciences Po, responsable du Réseau Environnement & Droit.

« Je voudrais dire un mot de toutes ces questions d’environnement. Parce que là aussi, ça commence à bien faire ». Tels sont les mots prononcés par le Président de la République au Salon de l’agriculture, samedi dernier. A-t-il eu raison ? Deux choses me frappent à la lecture de cette petite phrase.

L’auberge espagnole

La première tient à l’ambiguïté calculée du propos présidentiel. Celle-ci, toutes proportions gardées, n’est pas sans rappeler le «  Je vous ai compris » lancé à la foule d’Alger par le Général de Gaulle. Chacun pourra en effet trouver dans la déclaration de Nicolas Sarkozy ce qu’il souhaite y trouver. Coté face, le Président tend la main aux agriculteurs qui se sentent pointés du doigt lorsqu’il est question dans la presse d’algues vertes, de pesticides ou de nitrates. Côté pile, le Président a aussi rappelé son engagement en faveur d’une agriculture durable. Mieux, quelques heures plus tard, l’Elysée a distribué aux journalistes un document précisant que Nicolas Sarkozy «  souhaitait un changement de méthode dans la préparation et la mise en œuvre des mesures environnementales en agriculture dans le respect du Grenelle de l’Environnement  ».

C’est la tactique de l’auberge espagnole. Le responsable politique recherche simultanément l’écoute ou la faveur de publics dont les demandes sont contraires. Doit-on le lui reprocher alors que son rôle est aussi de rassembler les contraires ? Sujet complexe. L’intérêt de la déclaration présidentielle est cependant ailleurs.

Agriculture durable

Nicolas Sarkozy a-t-il eu raison d’adresser un tel signal aux agriculteurs ? Ces derniers ont-ils vraiment l’écologie en horreur ? Pas si sûr. En réalité, le sujet n’est peut-être pas de savoir si le Président a ou non entendu renier le Grenelle de l’environnement. En réalité, la question est de savoir s’il s’est adressé aux agriculteurs ou à certains d’entre eux uniquement. La référence faite à l’élevage de porcs, symbole des dérives d’un modèle agro productiviste le laisse penser. Il se peut que Nicolas Sarkozy se soit davantage adressé aux grands producteurs qu’au monde agricole dans sa diversité.

Un exemple. Depuis le 12 janvier, de nombreux agriculteurs sont en colère à la suite de la décision du Gouvernement de baisser les tarifs d’achat d’électricité produite par des panneaux solaires. Pour maintenir un revenu ou améliorer celui existant, de nombreux exploitants ont installé des systèmes photovoltaïques sur le toit des hangars voire sur des friches agricoles. Or, le gouvernement a récemment remis en cause la rentabilité de tels systèmes. Ici, l’intérêt économique de l’écologie a été parfaitement compris. Et l’opposition opérée entre agriculture et environnement par le Président est hors sujet. De la même manière, des agriculteurs se lancent dans le bio ou les labels de qualité. Pour ces derniers aussi, nul besoin d’opposer écologie et économie agricole. Bref : parler d’«  agriculteurs  » renvoie à des réalités diverses.

Double rôle

En définitive, cet épisode traduit un nouvel impératif économique. Défendu de longue date par les écologistes : rémunérer les agriculteurs, non seulement pour nous nourrir mais aussi pour protéger l’environnement en gérant par exemple les jachères ou toute autre zone non cultivée comme des espaces de biodiversité. Nicolas Sarkozy a raison de rappeler que les agriculteurs sont les premières victimes des épandages de pesticides. A titre personnel, je pense même qu’il n’a aucun intérêt politique à affaiblir le Grenelle de l’environnement ou à écarter Jean-Louis Borloo. Mais opposer agriculture et environnement revient à perpétuer en effet ce modèle productiviste dont le monde rural est victime. L’ambiguïté aboutit à une contradiction.

(Crédit : Service audiovisuel Elysée / P. Segrette)

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Avocat, spécialiste du droit de l’environnement.

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  • Vous avez remarqué que nos politiques se battent comme des fous pour rentrer dans l’administration européenne
    Et pourquoi ?
    A LIRE CI-DESSOUS
    En guise de réflexion !

    Scandaleux, tout simplement.
    Envoyez ceci aux Européens que vous connaissez !!!
    La répartition est bonne dans son principe si le système repose sur des vases communiquant, plus de retraité moins d’actifs le montant des retraites baisse en rapport pour conserver l’équilibre, si l état compense le jeu est fausse et nous courrons a la catastrophe, cad au partage de la misère. Chaque année une correction doit être effectue sans a priori idéologique ce n est pas vers ce a quoi l on tend aujourd’hui, merci la CGT. tout le programme se trouve dans le terme répartition, chaque année les recettes des cotisations doivent être repartis entre les retraites. Les retraites de nos dirigeants de tous les niveaux sont elles financées par les dirigeants actifs ???? exemples : Si 50 % des actifs sont des fonctionnaires nous allons droit dans le mur il est temps de redresser la barre !!!!
    La retraite à 50 ans avec 9.000 euros par mois pour les fonctionnaires de l’UE a été approuvée !!!!
    Cette année, 340 fonctionnaires partent à la retraite anticipée à 50 ans avec une pension de 9.000 Euros par mois.
    Oui, vous avez bien lu !!!
    Afin d’aider l’intégration de nouveaux fonctionnaires des nouveaux états membres de l’UE (Pologne, Malte, pays de l’Est...), les fonctionnaires des anciens pays membres (Belgique, France, Allemagne..) recevront de l’Europe un pont d’or pour partir à la retraite.
    POURQUOI ET QUI PAIE CELA ?
    Vous et moi travaillons ou avons travaillé pour une pension de misère, alors que ceux qui votent les lois se font des cadeaux dorés.
    La différence est devenue trop importante entre le peuple et les "dieux de l’Olympe" !!!
    REAGISSONS par tous les moyens en commençant par divulguer ce message à tous les Européens.
    Bonne journée à tous quand même.
    C’EST UNE VRAIE MAFIA CES HAUTS FONCTIONNAIRES DE l’UNION EUROPEENNE....
    A DIFFUSER LARGEMENT S.V.P

    Les technocrates européens jouissent de véritables retraites de nababs...
    Même les parlementaires qui, pourtant, bénéficient de la "Rolls" des régimes spéciaux, ne reçoivent pas le tiers de ce qu’ils touchent... C’est dire ! Giovanni Buttarelli, qui occupe le poste de "contrôleur adjoint de la protection des données", aura acquis après seulement 1 an et 11 mois de service (en novembre 2010), une retraite de 1 515 € / mois. L’équivalent de ce que touche, en moyenne, un salarié français du secteur privé après une carrière complète (40 ans).
    Son collègue, Peter Hustinx, vient de voir son contrat de cinq ans renouvelé. Après 10 années, lui aura droit à près de 9 000 € de retraite / mois.
    C’est simple, plus personne ne leur demande des comptes et ils ont bien décidé d’en profiter. C’est comme si, pour leur retraite, on leur avait fait un chèque en blanc.
    En plus, beaucoup d’autres technocrates profitent d’un tel privilège :
    1. Roger Grass, greffier à la Cour de justice européenne, va toucher 12 500 € de retraite par mois.
    2. Pernilla Lindh, juge au Tribunal de première instance, 12 900 € / mois.
    3. Damaso Ruiz-Jarabo Colomer, avocat général, 14 000 € / mois.
    Consultez la liste :
    http://www.kdo-mailing.com/redirect...

    Pour eux, c’est le jackpot. En poste depuis le milieu des années 1990, ils sont assurés de valider une carrière complète et, donc, d’obtenir le maximum : 70 % du dernier salaire. Car, c’est à peine croyable... Non seulement leurs pensions crèvent les plafonds mais il leur suffit de 15 années et demie pour valider une carrière complète alors que pour vous, comme pour moi, il faut se tuer à la tâche pendant 40 ans et, bientôt, 41 ans.
    Face à la faillite de nos systèmes de retraite, les technocrates de Bruxelles recommandent l’allongement des carrières : 37,5 ans, 40 ans, 41 ans (en 2012), 42 ans (en 2020), etc. Mais, pour eux, pas de problème, le taux plein c’est 15,5 ans... De qui se moque-t-on ?
    A l’origine, ces retraites de nababs étaient réservées aux membres de la Commission européenne puis, au fil des années, elles ont également été accordées à d’autres fonctionnaires. Maintenant, ils sont toute une armée à en profiter : juges, magistrats, greffiers, contrôleurs, médiateur, etc.

    Mais le pire, dans cette affaire, c’est qu’ils ne cotisent même pas pour leur super retraite. Pas un centime d’euro, tout est à la charge du contribuable...
    Nous, nous cotisons plein pot toute notre vie et, au moindre retard de paiement, c’est la déferlante : rappels, amendes, pénalités de retard, etc.
    Aucune pitié. Eux, ils (se) sont carrément exonérés. On croit rêver !

    Rendez-vous compte, même les magistrats de la Cour des comptes européenne qui, pourtant, sont censés "/contrôler si les dépenses de l’Union européenne sont légales, faites au moindre coût et pour l’objectif auxquelles elles sont destinées.../ ", profitent du système et ne paient pas de cotisations.
    Et, que dire de tous ces technocrates qui ne manquent pas une occasion de jouer les "gendarmes de Bruxelles" et ne cessent de donner des leçons d’orthodoxie budgétaire alors qu’ils ont les deux mains, jusqu’aux coudes, dans le pot de confiture ?

    A l’heure où l’avenir de nos retraites est gravement compromis par la violence de la crise économique et la brutalité du choc démographique, les fonctionnaires européens bénéficient, à nos frais, de pensions de 12 500 à 14 000 € / mois, après seulement 15 ans de carrière et sans même cotiser... C’est une pure provocation !
    Mon objectif est d’alerter tous les citoyens des états membres de l’Union Européenne. Ensemble nous pouvons créer un véritable raz de marée.

    Il est hors de question que les technocrates européens continuent à jouir, à nos frais et en toute impunité, de telles retraites. Nous allons leur remettre les pieds sur terre.

    Sauvegarde Retraites a réalisé une étude précise et très documentée qui prouve par "A+B" l’ampleur du scandale. Elle a déjà été reprise par les médias.

    http://www.lepoint.fr/actualites-ec...
    Remède :
    J’admire le Président de la République, c’est un jongleur hors pair, il passe au dessus de la droite et de la gauche il a raison car le combat ne doit pas se faire à ce niveau, le combat réside dans la disparité entre le public et le privé. Le public est chouchouté par des salaires, des responsabilités et présence au travail incomparable avec le privé, c’est pourtant le privé qui crée la richesse cette richesse est englouti par les services publics (voir plus haut) à tel point que les entreprises meurent ou délocalisent, quel homme politique osera tenir ce parler vrai ? sans se faire traiter de raciste ou de démago.
    La France est arrivé à un point ou les servants de la République dépassent outrageusement les servants de la Royauté !! Faudra t-il faire une nouvelle révolution, pour s’en sortir. Je le crains.
    Cela donne envie de chanter la Marseillaise

    9.03 à 11h14 - Répondre - Alerter
  • brigitte celerier : inutile

    cela tendrait surtout à rappeler cette évidence : dans le cas de Sarkozy, plus encore que d’ordinaire, il est parfaitement inutile de prêter attention à ses discours ou à ceux qu’on écrit pour lui, mieux vaut essayer de regarder ses actes

    8.03 à 17h26 - Répondre - Alerter
  • Apparemment, pour Zébulon... la Porte de Versailles, c’est plutôt la "Porte des Aneries"... puisque c’est là, il me semble, qu’il avait proféré le fameux : "Casse toi, pauvre con !"

    (Propos de nervi... certes, mais propos qui... à la veille des Régionales... redevient d’une totale actualité ! )

    Sinon... la fin de cet article d’A G comporte une phrase peu claire : " Pour maintenir un revenu ou améliorer celui existant, de nombreux exploitants ont installé des systèmes photovoltaïques sur le toit des hangars voire sur des friches agricoles. Or, le gouvernement a récemment remis en cause la rentabilité de tels systèmes. Ici, l’intérêt économique de l’écologie a été parfaitement compris. "

    La dernière phrase semble approuver cette remise en cause... qui vient justement d’être... remise en cause ! En effet, les dossiers déposés par des exploitants fin 2009 seront re-examinés et moyennant certaines conditions... pourront être "repêchés" pour le bénéfice du tarif le plus avantageux !
    Il n’empêche : avec cette valse hésitation, la rupture de l’égalité républicaine est manifeste : pour etre parmi les "vernis du bon tarif"... (même pour des projets plus spéculatifs que complémentaires d’une activité agricole pas assez rémunératrice), il valait mieux etre exploitant dans la Creuse, pour déposer un permis de construire... plutôt que dans le Tarn !

    8.03 à 14h20 - Répondre - Alerter
  • «  Toutes ces questions d’environnement, […] ça commence à bien faire » a dit le Président de la république : c’est une une remise en cause du Grenelle de l’environnement et l’affichage d’une incompréhension des enjeux de l’agriculture paysanne et durable. Au nom de la concurrence, il faut supprimer les contraintes de production pour, à court terme, épuiser un peu plus les sols et aggraver la dégradation environnementale. A moins que cette déclaration ne soit faite que pour récolter des voix d’agriculteurs productivistes

    8.03 à 11h55 - Répondre - Alerter
  • lili : écologie

    vous imaginez sarkosy 100 % écologiste impossible !! vu le nombre de fois qu’il prend un avion, un hélicoptère, limousine.... excepter son jogging !

    tout ce qu’il importe est de faire du fric sur le dos de la population !! et à payer les salariés le moins possible en leur disant de travailler plus ou de produire + ! menteur et hypocrite le caractérise ...

    l’environnement il s’en tape tant que cela rapporte !

    8.03 à 11h16 - Répondre - Alerter
  • A force de vouloir ménager la chèvre et le chou, le gouvernement fini par avoir un discours incompréhensible auprès de la population : qu’elle soit issue du monde rurale ou de l’entreprise, celle-çi ne comprend plus de telles contradictions. Je fais partie de celles et ceux qui effectivement n’adhèrent pas à ces décisions qui ne sont jamais blanches ou noires, ...mais toujours grises ... !

    8.03 à 09h56 - Répondre - Alerter
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