Dans les allées du salon de l’agriculture, on croise des vaches et des moutons, des fleurs et des légumes. Devant un parterre de jolis tubercules ou attablés derrière leur stand, les agriculteurs passent d’un curieux à l’autre, expliquant tour à tour leur métier et leurs nouveaux défis. Mais lorsqu’on aborde le sujet de la pomme de terre OGM fraîchement autorisée par les autorités bruxelloises, les sourires se figent.
Certes, pour la France, le pas n’est pas encore franchi. Après le feu vert de la Commission, le ministère de l’Agriculture a opté pour la prudence. Et saisi le Haut Conseil de Biotechnologies qui fait autorité en matière d’OGM. Certes encore, BASF n’entend pas dégainer dès maintenant sa patate sur le marché français. Celle-là "est destinée aux pays qui sont d’ores et déjà prêts à l’utiliser", a indiqué le groupe dans un communiqué. Comprenez la Suède, les Pays-Bas, la République tchèque et l’Allemagne.
Il n’empêche. Devant une pyramide érigée à la gloire des poireaux, tomates ou carottes , Jacques Rouchausse, secrétaire général de la Fédération Légumes de France ne défend pas l’intérêt des producteurs de patates. Car sachez-le, ce tubercule n’entre pas dans la catégorie des légumes. Mais le débarquement des OGM sur le terrain de l’agriculture française n’est pas pour le rassurer.
Mais d’autres acteurs du secteur sont moins catégoriques. A quelques mètres de là, un agriculteur d’Avignon hausse les épaules. Les OGM ? Il faudra bien y venir, souligne-t-il. Pour mettre au point des cultures plus résistantes et espérer nourrir une terre bientôt vouée à abriter 9 milliards d’individus. Pour soutenir la concurrence des autres pays aussi, avance Claude Masclez affairé derrière le stand de Germicopa, un créateur privé de variétés nouvelles de pommes de terre.
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