L’industrie pharmaceutique n’a guère d’intérêt à mettre au point un vaccin contre le sida. Surprenante, cette affirmation émane de Seth Barkley, le très sérieux président de l’Initiative internationale pour un vaccin contre le sida (IAVI). Cette organisation qui fédère les travaux de plusieurs équipes de chercheurs publiques et privées, milite pour la commercialisation "à un prix raisonnable, en quantités suffisantes et rapidement" du vaccin contre le sida dans les pays en développement. Disons plutôt qu’elle militera, si celui-ci existe un jour. Car d’un point de vue strictement commercial, explique Seth Berkley, l’industrie préfère les tri-thérapies au vaccin. En premier lieu, celui-ci s’adresserait principalement aux pays les moins riches - donc les moins solvables - principaux foyers de la pandémie. Pas idéal pour fixer des prix élevés. Ensuite, les tri-thérapies présentent l’immense avantage d’être "prises" tous les jours, car elles soignent le malade sans le guérir : le marché est donc infini. A contrario le vaccin n’est administré qu’une fois pour toute au patient. Or un patient en bonne santé est forcément un mauvais client.
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