Le kiwi chasse les mouches

C’est une immigration réussie. Originaire de Chine, le kiwi s’est bien plu en France, particulièrement en Aquitaine. Amateur de climat tempéré et humide, le petit poilu s’est bien acclimaté le long de l’Adour, où il bénéficie aujourd’hui d’un label rouge. Introduit dans les années 1970 en France, il n’a miraculeusement pas emporté avec lui son cortège de ravageurs habituels. Et n’en a pas trouvé à sa taille dans l’Hexagone. Résultat : le kiwi français (70 000 tonnes annuelles) n’a besoin ni de fongicides ni de pesticides pour pousser tranquille. Le tableau était trop bio pour être vrai. Depuis quelques années, «  Metcalfa pruinosa  », une petite mouche blanche venue d’Italie, commence à ravager les vergers. « Mais nous sommes convaincus qu’il ne faut pas passer aux produits chimiques pour s’en défendre, car ce choix serait sans retour », explique Bernard Hennion, spécialiste du Centre technique interprofessionnel des fruits et légumes. La lutte chimique aurait en effet pour conséquence de rompre l’équilibre environnemental si bien huilé du kiwi et de faire apparaître d’autres prédateurs pour lesquels il faudrait d’autres pesticides… Producteurs et scientifiques travaillent donc pour élever et introduire «  Neodryinus  », un insecte qui pond dans la larve de la mouche blanche et la tue. « Cette lutte biologique va prendre au moins cinq ans, mais cela vaut le coup », ajoute Bernard Hennion. –

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