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9-02-2010
Mots clés
Finance
France

La Caisse des dépôts lance sa filiale Climat

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La Caisse des dépôts lance sa filiale Climat
 
"CDC Climat" rassemble toutes les activités de l'établissement dans le domaine du développement durable et veut installer pour de bon la France sur le marché mondial de la finance carbone. Ce qui ne va pas sans poser quelques questions.
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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La Caisse des dépôts, c’est un peu comme une pieuvre. “C’est un établissement complétement tentaculaire, soupire Sébastien Godinot, chargé des affaires financières pour les Amis de la Terre. Sur le développement durable, personne ne semble savoir jusqu’où vont exactement ses activités." Or l’animal géant s’est doté depuis jeudi d’un nouveau tentacule. Dans ses salons de la rue de Lille, ce bras financier de l’État a annoncé le lancement officiel de sa filiale climat.

Son intérêt pour la chose climatique ne date pas d’hier. Loin s’en faut. Cela fait en fait plus de dix ans qu’elle a senti le vent tourner au vert. Depuis, elle a créé une pléiade de logiciels et de services aux noms étranges : Seringas, Sagacarbone ou encore REI... Il y a d’abord des registres qui comptabilisent les quotas carbone (la CDC gère notamment le registre national pour l’État français), des outils de conseil dédiés aux acteurs des marchés carbone ou encore la bourse d’échange BlueNext, dont la CDC détient 40% des actifs. Ailleurs, l’établissement investit dans des fonds pour financer des projets de réduction d’émissions aux quatre coins du monde ou fait de la recherche.

"Excellente réputation"

Or aujourd’hui, la CDC a décidé de regrouper toutes ses activités dédiées à l’environnement dans une seule et même filiale. 250 millions d’euros supplémentaires seront ainsi investis dans la lutte contre le changement climatique. CDC Climat espère ainsi réduire de 25 millions de tonnes de CO2 l’ardoise de la France, soit 5% de ses émissions annuelles. Mais c’est aussi l’occasion de se positionner sur l’échiquier mondial. “Si on veut internationaliser notre service de registres notamment c’est plus facile d’avoir une filiale dédiée. Pour une entreprise américaine, être client d’un établissement proche de l’État français, ça complique un peu les choses. En revanche, elle aura tout intérêt à s’adresser à une filiale simplement adossée à la Caisse des Dépôts avec l’excellente réputation qui est la sienne”, explique Jean-Pierre Sicard, directeur général délégué de la CDC Climat. 

Ce n’est pas tout à fait le premier pas que fait la CDC hors des frontières de l’Hexagone. Déjà, son système de registre est utilisé par cinq pays en Europe tandis que sa bourse BlueNext est un acteur incontournable du marché. “Et nous voulons aller au-delà” “Elle bataille au niveau international pour faire passer sa méthodologie de registre, décrypte de son côté Sébastien Godinot. Un jour la comptabilisation des émissions et des quotas pourrait bien devenir universelle. C’est un véritable enjeu.”

Plus gros marché su monde

Pas de doute le marché du carbone sent bon l’avenir pour l’État français. “ Le monde est en train d’évoluer vers une économie sans carbone. Le rôle et l’ambition de la CDC, c’est d’être – en toute humilité - du côté de ceux qui apportent des solutions”, a confié Pierre Ducret, PDG de la filiale lors de la conférence de presse qui s’est tenu jeudi 4 février dans les locaux de l’institution. “Les analystes prévoit que d’ici trois ou quatre ans, la finance du carbone représentera le plus gros marché du monde”, opine Aurélien Bernier, auteur de “Le climat, otage de la finance”.

Un marché porteur. Un peu trop au goût de certains qui dénoncent l’attitude spéculative de la Caisse des dépôts sur les marchés. Et ce, au lendemain d’une crise sans précédent. “J’espère que la Caisse des dépôts est différente d’un fonds spéculatif qui travaille sur le marché carbone et qu’elle investit dans des projets sûrs. Mais ça reste quand même un établissement avec une mission de service public qui joue en bourse”, souligne Aurélien Bernier.

“Tout marché appelle des comportements spéculatifs. Notre particularité, c’est d’être au service d’une politique publique mais ça n’exclue pas la spéculation”, a déclaré Pierre Ducret en conférence de presse. “A partir du moment où les Nations Unies ont mis en place ce dispositif et que l’Union européenne a adopté un système de plafonnement carbone et un marché d’échanges, la Caisse des Dépôts, via CDC Climat, est très à l’aise pour se positionner comme un intervenant sur ces marchés. D’autre part, s’il y a plus de régulation à mettre en œuvre par la Commission européenne, nous serons les premiers à le souhaiter”, ajoute Jean-Pierre Sicard.

A lire aussi sur terraeco.net :
- Le faux départ de la bourse carbone
- C comme (marché) carbone

Sources de cet article

- Le site de la CDC
- "Le climat, otage de la finance", Aurélien Bernier, éd. Mille et une Nuits.

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