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2-02-2010
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Après Copenhague, qui promet quoi ?

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Après Copenhague, qui promet quoi ?
 
L'accord de Copenhague demandait aux pays de coucher sur papier leurs engagements en termes de réduction d'émissions de gaz à effet de serre avant le 31 janvier 2010. Le bilan laisse songeur…
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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55 sur 194. Le nombre d’États membres de la Convention sur le climat des Nations unies (UNFCCC) à avoir transmis leurs engagements illustre bien le peu d’engouement suscité par l’accord signé en catastrophe à Copenhague. En même temps, Yvo de Boer, secrétaire de l’UNFCCC, avait déclaré que la date butoir du 31 janvier était « flexible ». A partir de là, les optimistes se réjouiront de voir 78% des émissions mondiales de gaz à effet de serre dans le bain, les autres souligneront que ces promesses n’ont que la valeur qu’on voudra bien leur accorder.

Mais quelles sont-elles, ces promesses ? Premier constat : on est loin du compte. « Lorsqu’on associe les réductions d’émissions anticipées pour les pays industrialisés (...) à l’ensemble des engagements volontaires pris par les pays en développement, (...) on aboutit à une augmentation globale des températures de 3 à 3,5°C », analyse Greenpeace. Deuxième constat : la classe climatique est en ordre dispersé.

Les ambitieux :

Alors que les grandes puissances rivalisent de pourcentages, de dates de référence, de modes de calcul, certains petits pays se lancent un défi fou : devenir neutre en carbone. En première ligne face à la montée des eaux, les Maldives ont annoncé dès mars dernier cet objectif et poursuivent depuis leur plaidoyer au sein de l’Alliance des petits États insulaires, pour qui un réchauffement de plus de 1,5°C aurait des conséquences désastreuses. Le Costa Rica, déjà en pointe sur la rémunération des services rendus par les écosystèmes, se lance aussi dans l’aventure du zéro émission. Un peu moins ambitieuses, les Iles Marshall visent une réduction de 40% de leurs émissions d’ici 2020.

Les modérés :

Les démarches des pays insulaires sont avant tout un appel du pied à l’attention des pays industrialisés. Ceux-là doivent réduire de 40% leur émissions pour tenter de maintenir l’élévation de la température à 2°C en 2100, et au minimum de 25% d’ici 2020. Bien que leaders dans ce groupe, le Japon (-25%) et l’Union européenne (-20% voire -30%) sont donc dans le bas de la fourchette. Idem pour la Suisse, le Liechtenstein ou encore Monaco (-20%). La Norvège fait, elle, un peu mieux, avec 30% à 40% annoncés. La Nouvelle-Zélande est en revanche bien en dessous, avec seulement -10% à -20%. Et ces chiffres sont souvent conditionnés à un accord ambitieux.

Les prudents :

Le temps des négociations climatiques est d’ailleurs incontestablement le conditionnel. Exemple avec l’Australie, dont l’objectif volontaire est de -5% par rapport au niveau de 2000. Dans le document remis aux Nations Unies, les "Aussies" s’engagent à viser l’objectif de "-25%, en cas d’accord mondial ambitieux, susceptible de stabiliser les niveaux de concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère à au moins 450 ppm" ou bien de limiter seulement leur effort à "-15%, en cas d’accord international avec des pays émergents qui s’engagent à restreindre considérablement les émissions et des économies avancées qui prennent des engagements comparables à ceux de l’Australie". Avec des si...

Les malins :

Mais il faut dire que les positions des autres pays riches n’incitent pas à la ferveur, même s’ils font tout pour faire illusion. -17% pour les États-Unis, ce n’est pas si mal après tout ? Sauf que c’est l’année 2005 qui est prise comme référence. La plupart des autres pays se basent eux sur 1990, utilisée notamment par le protocole de Kyoto. Résultat : les USA ne s’engagent en fait qu’à une maigre réduction d’environ 4%. Idem pour le Canada, qui s’est aligné sur cet objectif de 17%, ce qui équivaut à 2,5% de hausse ! Mais le champion toutes catégories de l’embrouille est peut-être la Russie, qui a bluffé tout le monde avec son objectif de -15 à 25%. Pas de problème cette fois-ci avec la date. Mais 1990 est justement l’année qui précède l’effondrement de l’Union Soviétique, qui s’est accompagnée d’une chute brutale du niveau des émissions. Bilan : la Russie peut augmenter de 13,5% ses émissions par rapport à 2007.

Les tordus :

Vous trouvez cela obscur ? Attendez de voir la copie rendue par le BASIC, c’est à dire le groupe des grands pays émergents : Brésil, Afrique du Sud, Inde et Chine. Pour les deux premiers, la référence n’est pas le passé mais l’avenir : le niveau projeté de leurs émissions en 2020 si on "laisse faire" - le cynique business as usual. Les baisses annoncées sont donc toutes relatives... Cela dit, ce sont loin d’être des cancres : avec tous deux environ 35%, ils sont au-dessus de leur part du boulot, estimée à entre 15 et 30%. L’Indonésie et la Corée du Sud sont également dans la fourchette, avec respectivement 26% et 30%. Difficile en revanche de se prononcer pour les deux géants asiatiques, qui décrochent la palme de la complexité. Pour eux, pas de niveau global d’émission, mais une intensité énergétique. En clair : la quantité de gaz à effet de serre émise pour produire une unité de richesse. Le total dépendra donc de leur croissance d’ici 2020, impossible à prévoir précisément sans l’aide d’une boule de cristal. Coup de grâce : "notez que les actions proposées sont de nature volontaire et n’ont pas de caractère légalement contraignant", précise dans sa lettre aux Nations Unies le ministre de l’environnement indien. On commence à s’y habituer.

Les petits poucets :

Plus concrets, de nombreux pays ont communiqué une liste d’actions prévues : Éthiopie, Géorgie, Macédoine, Madagascar, Moldavie, Maroc, République Démocratique du Congo, Congo, Sierra Leone... Le Maroc compte ainsi entre autres installer 22,7 millions de lampes à basse consommation, pour une économie estimée à 490 000 tonnes de CO2 par an. Revers de la médaille : le chiffrage est parfois absent ou impossible à vérifier. Mais c’est toujours ça de pris : compte tenu de leur niveau de développement, rien ne leur était demandé.
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