publicité
haut
Accueil du site > Actu > Conso > Pourquoi la brique d’eau ne cartonne pas
Article Abonné
31-01-2010
Mots clés
Recyclage, Déchets
Alimentation
Eau
France

Pourquoi la brique d’eau ne cartonne pas

Taille texte
{#TITRE,#URL_ARTICLE,#INTRODUCTION}
Pourquoi la brique d'eau ne cartonne pas
 
Aujourd’hui, le plastique, ce n’est plus chic. Mais les Français rechignent encore à acheter de l’eau conditionnée en carton. A qui la faute ?
Le Baromètre de cet article
ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
SUR LE MÊME SUJET

Boire de l’eau dans une bouteille en papier. Surprenante au premier abord, l’idée a de quoi emballer le consommateur qui chasse le plastique de ses achats. Le concept existe bel et bien. Son nom ? L’Aquapax, une brique de 50 cl réalisée en Tetra Prisma, l’un des emballages écolos proposés par l’entreprise Tetra Pak. A l’origine de cette nouvelle eau minérale, lancée en France en février 2009, un duo composé du créateur britannique de la brique d’eau, Neil Tomlinson, anti-plastique convaincu, et d’Alexis Vaillant, fondateur de la société Drinkyz.

« On voulait mettre sur le marché des produits naturels pour limiter l’abondance d’emballages polluants », explique Alexis Vaillant. Il faut dire que la petite brique d’eau présente des mensurations à faire rougir ses consœurs en plastique qui dominent le rayon dédié aux eaux minérales depuis une quarantaine d’années. Pour la rigidité : 75 % de carton, matériau renouvelable issu des forêts nordiques ; pour l’étanchéité : 20 % de polyéthylène ; et contre la lumière et l’air : 5 % d’aluminium. S’il n’existe pas encore d’analyse de cycle de vie de l’Aquapax, il est toutefois possible de se baser sur une étude réalisée en 2008 par le cabinet Bio Intelligence Service sur les jus de fruits Tetra Pak. Les chiffres sont là : l’empreinte carbone d’une brique de 25 cl en Tetra Prisma est de 26 g d’équivalent CO2 contre 97 g pour du PET – polyéthylène téréphtalate –, plastique utilisé pour les bouteilles classiques.

Le décollage en 2010 ?

Cependant, l’idée prometteuse ne fait pas encore un carton. Au départ, l’Aquapax était seulement vendue dans un réseau de distribution parisien sélectif – Colette, Cité des Sciences de la Villette. A 2 euros la bouteille, il s’en est vendu 100 000 jusqu’à aujourd’hui. Mais le compteur pourrait décoller en 2010 puisqu’elle s’affiche maintenant dans certains Monoprix à 1 euro. Un sacrifice pour une marque encore loin d’être rentable. « Aucun minéralier français n’empaquette aujourd’hui de l’eau en carton car il faut changer tout le système de production et c’est plus cher que de souffler des bouteilles en plastique », justifie le patron de Drinkyz, qui produit l’Aquapax en Allemagne. Et au-delà de son prix, la brique d’eau en carton se heurte à un obstacle de taille : son opacité. « Le consommateur a l’habitude des bouteilles transparentes qu’il associe à une eau pure », explique Sylvain Pasquier, ingénieur chargé des déchets à l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie).

Du bambou et du palmier

Une autre bouteille d’eau écolo est également confrontée à ces contraintes : la Paper Water Bottle. Cette dernière va encore plus loin que l’Aquapax, car elle propose un emballage exclusivement en papier, à base de feuilles de bambou et de palmier, qui encapsule un film micro-fin de PLA (un bioplastique renouvelable d’origine végétale) afin d’isoler la bouteille.

Problème : depuis l’élaboration d’un prototype en novembre 2008 par l’agence de design Brandimage, aucune bouteille n’a encore été produite. « Des centaines d’organismes sont intéressés, comme des restaurants ou des compagnies aériennes, mais nous sommes encore en négociation pour trouver un industriel qui produise et commercialise la bouteille », explique son créateur, l’Américain Jim Warner. Une fois la question de la faisabilité résolue, l’intérêt écologique reste à démontrer, prévient Sylvain Pasquier de l’Ademe. « L’origine renouvelable du papier n’est pas, en soi, la garantie d’un emballage plus écologique, explique l’expert. Il faut analyser d’autres facteurs comme son poids, son transport ou encore l’impact énergétique de sa production. » Ces études n’existent pas pour l’instant. Et si le mieux finalement, ce n’était pas la bonne vieille eau du robinet ? —


L’EAU EN BOUTEILLE EN QUELQUES CHIFFRES

89 milliards : de litres d’eau embouteillés par an dans le monde.

25 % : de l’eau en bouteille de la planète n’est pas consommée dans le pays de production.

2,7 millions : de tonnes de plastique nécessaires chaque année dans le monde à la fabrication des bouteilles.

220 : litres consommés par personne et par an en Italie. Les Transalpins sont les plus gros buveurs d’eau en bouteille au monde. Les Français sont 5e.

- 7,5 % : l’évolution des ventes de bouteilles en France en 2008.

Photo : DR

Sources de cet article
Faites réagir vos proches, diffusez l'info !
Vous aimez Terra eco ? Abonnez-vous à la Newsletter
1 commentaire
TOUS LES COMMENTAIRES
COMMENTAIRES SÉLECTIONNÉS
RÉPONSES DE LA RÉDACTION
Trier par : Plus récents | Plus anciens
Affichage : Voir tout | Réduire les discussions
  • Un professionnel du recyclage m’a expliqué, il y a peu, que soutenir le développement des tetrapak, sur des fondements écologiques était une aberration. Selon lui, le recyclage des emballages tetrapak , est complexe, coûteux et peu performant (car un emballage est composé de divers matériaux qu’il faut séparer) alors que le recyclage des bouteilles en PET est simple et performant.
    Pour l’eau, le mieux n’est-il pas de boire l’eau du robinet et de ne pas promouvoir l’eau emballée quel que soit l’emballage

    1er.02 à 10h10 - Répondre - Alerter
PUBLIER UN COMMENTAIRE

Un message, un commentaire ?

  • Se connecter
  • Créer un compte

publicité
1
publicité
2
    Terra eco
    Terra eco
publicité
3
SPIP | squelette | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0
publicité
bas