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8-01-2010
Mots clés
Electricité
Chine
Enquête

La Chine en "fluo"

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La Chine en "fluo"
 
La Chine, qui revendique la paternité des trois quarts des ampoules fluo-compactes vendues dans le monde, commence elle aussi à vouloir éteindre les incandescentes pour limiter ses émissions de CO2. Mais c’est sans compter la présence du mercure dans ces nouvelles ampoules.
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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Ex-fabricant numéro 1 de l’ampoule à incandescence, aujourd’hui en voie d’extinction, la Chine a pris avec succès le train de l’ampoule fluo-compacte (LFC). Un train rapide, puisqu’elle en produisait officiellement près de 3 milliards en 2008, dont 2,2 milliards expédiés à l’étranger, contre 200 millions en 1997. Soit 80% des ampoules fluos vendues aujourd’hui dans le monde.

Poussée par les besoins des occidentaux, qui ne jurent plus, comme en Europe, que par la fluo-compacte, mais aussi par ses propres objectifs d’efficacité énergétique, la Chine s’éclaire encore malgré tout majoritairement à la bonne vieille ampoule Edison. Fin 2009, 4,3 milliards étaient en usage selon Liu Shengping, vice-président de l’Association chinoise de l’industrie de l’éclairage. Depuis deux ans, la politique chinoise de l’éclairage, qui représente 12% de la consommation d’électricité, connait tout de même un changement.

Économies d’énergie à la clé

Certes, les Chinois ne sont pas encore obligés d’acheter des ampoules basse consommation, mais Pékin a mis en place des subventions à l’achat : -30% pour les ventes en gros, -50% pour la vente au détail. Par ailleurs, le plan quinquennal qui s’achèvera en 2010 fixe pour objectif des ventes de 150 millions d’ampoules fluo-compactes, ce qui devrait permettre d’économiser 29 milliards de kw/h d’électricité par an et 29 millions de tonnes de CO2.

Un plan d’action sur quatre ans signé en juillet avec le PNUD (Programme des Nations unies pour le développement) prévoit également d’éliminer à terme les ampoules à incandescence. Or selon un autre chiffre fourni par la Commission nationale pour la réforme et le développement (NDRC), l’organisme de planification chinois, remplacer les ampoules à incandescence par des ampoules basse consommation permettrait d’économiser 48 milliards de kw/h d’électricité par an, soit l’équivalent de plus de 60% de l’électricité produite chaque année par le barrage des Trois Gorges. Ayant flairé le marché, le Néerlandais Philips revendique la place de 1er distributeur d’ampoules basse consommation "made in China", et parle d’ouvrir 1 000 magasins en Chine dans les 5 prochaines années.

Pollution au mercure

Mais les "fluos" made in China n’ont pas que des avantages : sans parler de l’émission de rayonnements électromagnétiques, dont l’impact est toujours discuté, elles rejettent en fin de vie du mercure dans la nature. Or en Chine, tri et recyclage sont souvent inexistants. Selon Liu Hong, membre de l’Institut de recherche sur l’Énergie à la NDRC, si ces ampoules ne sont pas récupérées pour être revalorisées, plus de 117 millions de tonnes d’eau seront polluées. Il souligne par ailleurs qu’une ampoule fluo-compacte contient 0,5 milligrammes de mercure, et qu’un 1 milligramme suffit à polluer 360 tonnes d’eau.

A cela s’ajoutent les conditions de fabrication en Chine, qui varient du meilleur au pire. D’ores et déjà, un grand nombre d’ouvriers en ont fait les frais. Intoxiqués au mercure, qu’on leur demande de manipuler sous forme solide ou liquide, ils contractent des troubles nerveux, des maladies des poumons, des reins, etc. Les taux de concentration relevés sont même parfois 150 fois supérieurs au standard accepté. En Europe au contraire, les consignes sanitaires sont très claires : quand une lampe "fluo" se brise, les médecins recommandent d’aérer et d’évacuer la pièce pendant 15 minutes, le temps que les vapeurs de mercure se dissipent.

Dernier problème : lorsqu’ils voient arriver des ampoules fluo-compactes, les patrons des centres de collecte des déchets ont plutôt tendance à faire la fine bouche. Motif ? Elles ne leur rapportent pas assez d’argent. Le chef d’un dépôt explique ainsi au China Daily qu’il ne gagne que 4 euros, autant dire une misère, pour une tonne d’ampoules qu’il revend à des recycleurs de verre. En incitant sa population à acheter des ampoules fluo-compactes, la Chine fait certes un pas en avant dans la lutte contre l’effet de serre, mais pas encore pour l’environnement.

A lire aussi sur terraeco.net :
- Ampoule basse conso : 5 raisons de l’adopter
- Ampoules fluo-compactes, une fausse bonne idée ?

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