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24-12-2009
Mots clés
Bois-forêts
Climat
Afrique
France

Le plan Sarkozy pour l’après-Copenhague

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Le plan Sarkozy pour l'après-Copenhague
 
Le président de la République a annoncé, mercredi 23 décembre, une série d’initiatives pour repartir après l’échec du sommet de Copenhague. Invitées à en discuter à l'Elysée, les ONG sont réservées sur la méthode.
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Et maintenant, que vais-je faire ? Quelques jours après le quasi-fiasco du sommet de Copenhague, Nicolas Sarkozy semble décidé à battre l’effet de serre tant qu’il est encore chaud. Au menu : un calendrier d’événements pour paver la route vers Mexico fin 2010. "Le simple fait de nous faire venir pour échanger et dire les choses franchement montre qu’il ne veut pas lâcher l’affaire, reconnaît Pascal Husting, directeur général de Greenpeace France. Mais il veut continuer à multiplier les initiatives bilatérales pour faire avancer certains dossiers. Je lui ai fait part de mon incompréhension par rapport à cette tactique qui nous a mené à l’échec à Copenhague."

Parmi celles-ci, une réunion, prévue fin janvier à Paris, des représentants des quatre grands bassins forestiers du monde : Amazonie, Congo, Indonésie et Sibérie. Elle serait suivie d’une conférence des chefs d’Etat de ces bassins à une date non encore précisée. De quoi susciter de nombreuses interrogations, la première étant la réponse des principaux intéressés. En outre, l’accord de Copenhague - dont 192 pays se sont contentés de "prendre note" - n’a pas réglé la question des financements et des objectifs de réduction de la déforestation. "Alors à quoi bon ?, se demande le patron de Greenpeace : Leur question, ça va être « Qu’est ce que vous donnez ? ». Que va pouvoir répondre Nicolas Sarkozy ?"

Tout au plus, "cela peut-être une étape de discussions pour converger sur quelques éléments de mise en place du dispositif", estime Claude Bascompte, président des Amis de la Terre. Il espère, par exemple, que ce sera l’occasion de rappeler que "qu’il ne faut pas réduire les massifs forestiers à des stocks de carbone mais aussi prendre en compte les problématiques de biodiversité et du maintien des populations autochtones".

"Africains, révoltez-vous"

L’autre dominante de la feuille de route est l’Afrique. Sur ce sujet, le chef de l’Etat n’a pas fait mystère de ses intentions : "C’est très clair, il nous a dit que l’Afrique doit se révolter et même sortir du G77 »" - le groupe des pays en développement, ndlr -, a indiqué Arnaud Gossement, porte-parole de France Nature Environnement (FNE) à l’AFP . Pour faire passer le message, il se verrait bien la tribune du sommet de l’Union Africaine (UA) qui prévu dans la capitale éthiopienne du 31 janvier au 2 février. Il pourra certainement compter sur l’invitation de Meles Zenawi, Premier ministre du pays et représentant de l’UA, avec qui il avait signé un appel pendant la conférence de Copenhague.

Sauf que l’initiative n’est pas forcément très bien passée auprès des ONG du continent noir, qui avaient estimé qu’ "avec un tel document, le Premier ministre Meles Zenawi sape les positions courageuses de nos négociateurs et de nos ministres présents". Ces derniers ne semblaient d’ailleurs pas tous au courant de l’initiative de leur porte-parole… L’épisode illustre bien les risques de cette stratégie multilatérale, y compris au niveau européen. "Il faut savoir qu’Angela Merkel est extrêmement agacée des initiatives de la France, qui ne servent selon elle qu’à promouvoir sa position", rappelle Pascal Hustings.

Le Copenhague des puissants

"Tout cela ne peut avoir de sens que si on en réfère ensuite directement à l’Union européenne pour faire bouger sa position et que cela réalimente le processus onusien. Il faut bien comprendre que la France, l’Allemagne ou le Royaume-Uni n’existent plus au niveau de l’ONU, c’est l’Europe qui négocie", assène-t-il. Le même problème se pose concernant l’idée d’un Copenhague+, qui vise à coucher sur papier, en mars ou avril 2010, l’objectif d’une réduction de 50% des émissions de gaz à effet de serre mondiales d’ici 2050. Nicolas Sarkozy compte mettre autour de la table la plupart des 28 poids lourds qui ont négocié l’accord final de Copenhague, quitte à laisser de côté ceux qui y sont réticents.

"C’est toujours une bonne chose qu’un certain nombre de pays affichent des engagements, mais je suis assez réservé sur l’impact que cela peut avoir", commente Claude Bascompte. Et si le statut du texte issu de Copenhague est plus que flou, quel sera celui de cet éventuel Copenhague+, notamment par rapport à des groupements comme le G20 ou le Forum des économies majeures, qui seront appelées à aborder le sujet ? Il y voit aussi "un risque de frustration et de blocage des pays exclus de ces initiatives. Cette volonté de faire bouger les choses peut donc aboutir à un résultat pire encore".

L’ONU oublié

Nicolas Sarkozy affirme aussi qu’il veut relancer le processus de création d’une Organisation mondiale de l’environnement (OME), restreinte aux 27 membres de l’UE pour commencer. Cela tombe bien : FNE "souhaite que la France précise son projet (...) et la manière dont elle compte faire évoluer la gouvernance des négociations climatiques". "En injectant des nouvelles idées on perd du temps, critique de son côté Pascal Hustings. Nous avons déjà des structures qui ne fonctionnent pas si mal, quitte à les réformer".

L’ONU n’est présente qu’en creux dans cette série d’annonces. Alors que Nicolas Sarkozy avait sévèrement critiqué le système des négociations onusiens. "Je suis du même avis que le président : le fonctionnement par consensus donne un pouvoir quasi-illimité à celui qui défend la pire position", assure le président de Greenpeace. Mais l’ "initiative diplomatique d’envergure" nécessaire pour lancer ce chantier n’est pas à l’ordre du jour.

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