Greenpeace Chine craint un échec

Comment voyez-vous ces négociations ?

Jusqu’ici les progrès ont été très lents, et je pense qu’il y a de grandes chances pour que Copenhague échoue. Je pense que ce sont uniquement les intérêts privés qui font obstacle pour régler cette crise globale. Il y a encore des points clés à régler et nous espérons malgré tout encore un accord ambitieux, qui soit légalement contraignant. C’est maintenant aux dirigeants de la planète de renverser la situation, et de montrer plus d’autorité. Il reste encore quelques heures !

Sur quels points êtes-vous mécontents ?

Les pays développés n’ont pas fait assez, ils n’ont pas fixé d’objectifs de réduction de leurs émissions suffisamment ambitieux. La science appelle à une réduction de 40% avant 2020 et jusqu’ici le pourcentage mis sur la table est insuffisant. Par ailleurs, les pays développés n’ont pas réussi à mettre assez d’argent sur la table. Il y a eu quelques progrès ces deux derniers jours, avec l’annonce de 100 milliards de $ par an, mais certains pays comme les États-Unis n’ont pas dit combien ils allaient donner. La source de cet argent n’a pas été précisée, ni si cette aide se fera en plus de l’aide publique déjà donnée.

Que pensez-vous de la position chinoise ? La Chine a t-elle fait assez d’efforts jusqu’à présent à Copenhague ?

L’objectif de réduction de l’intensité carbone est raisonnable même si la Chine peut faire mieux. Au cours du sommet, la position de la Chine s’est assouplie. Par exemple elle a dit que le financement des pays développés devrait aller en priorité aux pays les moins développés. La Chine veut aussi accroitre le dialogue sur la façon d’augmenter la transparence à propos de l’évaluation chiffrée des émissions. Il faut aussi être juste et voir que les pays en développement ont encore un long chemin à faire. Je crois que la Chine a montré beaucoup de bonne volonté, même si elle sera également responsable en cas d’échec. Je pense que si les pays développés font plus de concessions, alors la Chine pourra en faire à son tour. Il y a un gros problème de confiance dans ces négociations. Si les pays développés ne font pas leur travail, ce sera dur pour eux d’obtenir plus des pays en développement.

Que pensez-vous du discours de Nicolas Sarkozy ?

Je pense qu’il a échoué à pousser l’UE à adopter une position plus progressiste. L’UE a échoué à augmenter son objectif de réduction des émissions carbone. 20% ne suffisent pas. Et l’UE a également échoué à mettre suffisamment d’argent sur la table avant le commencement de Copenhague et pendant. Je crois que l’on peut reprocher à Sarkozy, Merkel et Brown de ne pas prendre les responsabilités qui leur incombent.