"Je voudrais parler franchement. L’échec de Copenhague serait catastrophique pour chacun d’entre nous quelles que soient nos positions de départ. L’échec nous est absolument interdit. Tous, nous aurions des comptes à rendre devant l’opinion publique mondiale et nos opinions publiques.
Les scientifiques nous ont dit ce qu’il fallait faire et que nous étions la dernière génération à pouvoir le faire. Il faut changer de braquet dans cette conférence elle ne peut consister en une succession de discours qui ne se confrontent jamais. Nous ne sommes pas ici pour un colloque sur le réchauffement climatique, mais pour prendre des décisions. Je demande qu’après le dîner (NDLR : chez la reine du Danemark), il y ait une réunion des principaux leaders des principales régions du monde pour enfin négocier sérieusement sur un texte de compromis.
Tous, nous devons faire des compromis, l’Europe et les pays riches, nous devons reconnaître que dans la pollution, notre responsabilité est plus lourde et grave que les autres et donc que nos engagements doivent être plus forts. Les Etats-Unis d’Amérique devront aller au-delà des engagements annoncés la chine ne peut pas considérer que la transparence des engagements de chacun soit une remise en cause de la souveraineté de chacun.
Les éléments du compromis sont connus
Qui osera dire que l’Afrique et les pays les plus pauvres n’ont pas besoin de l’argent, des 10 milliards de dollars pour les trois prochaines années et des 100 milliards à partir de 2020. Qui osera le dire ? Qui osera dire que nous n’avons pas besoin d’un financement innovant qui taxera les transactions financières, pour trouver les moyens de sauver la planète ?Qui osera dire à cette tribune qu’il ne faut pas un organisme pour comparer le respect des engagements de chacun ? Qui osera dire que les 2 degrès d’augmentation de la température ne passe pas par la réduction de 50 % des émissions, dont 80% des pays riches car nous avons une responsabilité historique ? Qui osera contester que sur l’argent que nous sommes prêts à mobiliser, il faut en donner une partie significative à ces pays qui ont ce bien universel que sont les forêts et qui n’ont pas les moyens de gérer seuls le coût de ce patrimoine mondial de l’humanité ?
Le temps travaille contre nous. Arrêtons les postures. Rentrons vraiment dans la négociation. Certains veulent garder Kyoto, gardons Kyoto. D’autres adorent le texte du négociateur maltais, gardons le texte. Mais mettons nous d’accord sur un chapeau politique. Négocions cette nuit d’arrache pied et demain, entérinons tous ensemble l’accord qui a été posé. Et donnons six mois après Copenhague pour transformer ces engagements politiques en texte juridique.
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