Nous voici à un point de basculement.
Dans quelques heures, les chefs d’Etat que nous, simples citoyens, avons mandatés pour s’entendre sur un plan d’action contre les dérèglements climatiques, scelleront, ou non, un accord à Copenhague.
Si accord il y a, celui-ci pourrait nous engager pour les années à venir. Il nous offrirait un cadre clair, pour entamer une mutation sans précédent de notre civilisation. En nous poussant à entrer de plain-pied dans un monde faiblement carboné et plus équitable, un tel accord donnerait l’impulsion qui nous manque et que nombre d’entre nous espèrent, dans les pays riches comme dans les pays pauvres. Copenhague serait, alors, un acte politique majeur.
Malheureusement, à l’heure où les « grands » de ce monde convergent vers le Bella Center de Copenhague, les informations qui filtrent des négociations laissent objectivement redouter le pire. Vendredi soir, nos dirigeants pourraient n’accoucher que d’une déclaration d’intention.
Le risque de l’échec
Soyons clairs. Un tel scénario serait tout juste digne d’une banale réunion du G8, comme nous en avons tant vues. Un tel scénario signerait l’échec de Copenhague. Echec au regard des périls climatiques, sur lesquels les scientifiques nous interpellent quotidiennement. Echec au regard du travail fourni depuis plusieurs années par toutes les délégations. Echec, enfin et surtout, au regard de la fantastique énergie mobilisée à Copenhague, et portée par des milliers de représentants d’ONG et de la société civile.Bien entendu, il n’est pas trop tard. Mais, au-delà des batailles techniques sur les textes que l’on discute à Copenhague, une seule question se pose en définitive : à supposer qu’ils aient vraiment pris la mesure des enjeux, les dirigeants qui nous gouvernent sont-ils encore capables de vraies décisions politiques, au sens noble du terme ? Autrement dit, nos dirigeants sont-ils des leaders, capables d’emmener des peuples au-delà de leurs peurs ? Ou bien sont-ils des gestionnaires interchangeables, cantonnés à une culture d’apothicaires, prompts à sauver des banquiers cyniques en un claquement de doigt, mais incapables de dépasser leurs egos quand il s’agit de tracer une voie inédite pour l’humanité ?
Vendredi soir, le rideau tombera sur le théâtre de Copenhague. Et nos dirigeants tomberont les masques.
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