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16-12-2009
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Chronique

Comment j’ai failli interviewer Hugo Chávez

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Comment j'ai failli interviewer Hugo Chávez
 
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Ma mission du jour : parvenir à intercepter quelques mots du président vénézuélien Hugo Chávez Frias qui doit intervenir à la tribune vers 13h30. La journée commence à 7h30. Je franchis sans encombre les postes de sécurité du centre de conférences. Pas de biiiiiiiip au passage du détecteur de métaux. Logique. Je suis blindé aux techniques d’esquive et de dissimulation. Deux ans à sillonner les routes de Bosnie m’ont donné quelques assurances.

Je pénètre au centre de presse. Quelques dizaines de journalistes pianotent déjà. Consultation du programme. Le compañero vénézuélien prendra la parole une première fois face aux journalistes puis grimpera sur le podium. Deux pas chassés, quelques étirements zygomatiques et je file direction la salle de conférence de presse. Bel enchaînement.

On ne me la fait pas. Je me faufile dans l’amphithéâtre en échappant aux deux molosses qui gardent l’entrée en ajustant leurs oreillettes. Une tape dans le dos au confrère d’El Pais, un clin d’œil à une journaliste brésilienne et je prends position. Tout est sous contrôle, y compris mon crayon de bois enfin retaillé (merci Lise).

Agitation, bousculades, le lider débarque. La méthode Terra eco fonctionne encore une fois. Mauvaise nouvelle. Ce n’est pas Chávez qui pointe sa trombine mais son cousin du Sud, Evo Morales président bolivien tout juste réélu. Le chef d’Etat entame aussitôt sa diatribe contre le capitalisme et l’inégale répartition des ressources sur la planète. Dans la salle, quelques ong s’extasient, José Bové frise ses moustaches et je me retourne pour la sixième fois sur mon siège en essayant de digérer le sandwich - original - du midi.

Les cerbères pénètrent vingt minutes plus tard dans la pièce et prient d’un geste bref le grand Evo (il est né très haut sur l’altiplano bolivien) de plier son sac à dos. L’indien s’exécute. On ne rigole pas avec l’Ônu. Encore moins quand l’institution se délocalise au Danemark, pays où on ne se réchauffe pas si facilement.

La scène qui suit est magnifique. Dans une totale improvisation, l’ami José Bové et le grand Evo tombent dans les bras l’un de l’autre. Pas longtemps, mais suffisamment pour laisser aux photographes le temps d’ajuster la scène. Je me souviens alors que je dois recharger les batteries de mon appareil photo laissé en France.

Je me réveille. M’aperçois que bien que hors du commun, Hugo Chávez ne va pas pouvoir être à deux endroits au même instant : dans la salle de presse et à la tribune. Malin comme un singe et surtout malin comme un singe, je cours - vite - jusqu’à la salle où se tient la séance plénière. Un informateur infiltré depuis plus longtemps qu’on ne le croit m’indique le téléphone d’une ministre qui parle fort, me rencarde sur la taille de pantalon de la déléguée des Tuvalu et me confirme que je peux pénétrer sans crainte dans l’enceinte.

Je salue avant cela le chef de la délégation chinoise échoué sur un tapis qui tente de s’expliquer avec le ministre indien - qui sait, je chercherai peut-être demain à les interviewer - et je pose le pied sur l’étroit corridor qui mène à la grande salle squattée par les twitteurs, les marchands du temple et quelques dirigeants de la planète.

J’ai dégainé le crayon. Le cahier est sous le bras et... les cerbères dans l’encadrement de la porte. Je laisse Alain Juppé passer à ma droite et précède un reporter de la BBC. Les cinq doigts de l’officiel de sécurité des Nations unies appuyés sur mon torse semblent vouloir indiquer un avis plutôt défavorable à ma requête. Le regard noir, ajouté au talkie walkie soudain actif du gaillard me replongent dans de vieux cauchemars (jeune, je tentais de resquiller à l’opéra). Sa sentence tombe : "la presse n’a plus accès ici. Il y a des écrans partout sur lesquels vous pouvez écouter le président Chávez". Je m’insurge au nom de la liberté de la presse. Et l’histoire se termine par une proposition insistante : l’officiel des Nations unies rejoint par deux autres acolytes, le doigt sur l’oreillette, m’invitent à aller rejoindre les activistes des ong hors du Bella Center, sous le pont du métro. Je commence à songer à mon programme de demain... et oublie Chávez pour une soirée tout au moins.

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Président de l’association des Amis de Terra eco Ancien directeur de la rédaction de Terra eco

3 commentaires
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  • Vraiment sans intérêt tout cet humour médiocre.
    C’est bien un speudo écolo !
    ami de Dany peut être ?

    18.12 à 10h35 - Répondre - Alerter
  • Un grand merci pour cet article qui m’a fait beaucoup rire et pour tout ce que Terra Eco fait pour ses lecteurs chaque jour afin de nous permettre de suivre Copenhague !

    Courage !

    17.12 à 13h46 - Répondre - Alerter
  • Mais quel est l’intérêt de cette série d’ "articles", "comment j’ai failli" ?

    Non seulement, cette mise en scène nombriliste n’apporte rien. Mais elle paraît même insultante au regard des risques bien réels ceux là pris par les milliers de manifestants rassemblés dans les rues de Copenhague.
    Arrestations préventives, coups, matraquages, spray au poivre... A côté, la paume d’un agent de sécurité sur la poitrine de tintin reporter semble un peu dérisoire...

    Bien au chaud dans votre centre de presse, les problèmes du monde de dehors vous auraient-ils échappé ?

    17.12 à 10h00 - Répondre - Alerter
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