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14-12-2009
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Chronique

La nouvelle ligne de partage

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Et si le choix le plus critique, le plus structurant, le plus déterminant pour notre avenir n’était pas là où on le croit ? Et s’il passait inaperçu faute d’être explicité et ouvertement débattu ?

S’agit-il seulement de choisir entre droite et gauche, entre écologistes et « éco-sceptiques », entre « croissante verte » ou décroissance, entre adaptation au changement climatique ou réduction des gaz à effet de serre ? Bien sûr, ces débats là sont importants. Mais il me semble qu’aujourd’hui la ligne de partage fondamentale est celle qui se dessine entre ces deux options :

La première est celle qui consisterait à rechercher la maîtrise la plus absolue de notre environnement, à réduire l’incertitude au maximum et à maîtriser notre destin. Nous sommes là en plein dans l’héritage du néopositivisme du XIXème siècle, dont l’avatar contemporain est parfois dénommé « scientisme ».

Rassurant en apparence. Plus de risque, plus de plongée dans l’inconnu. Marchons, marchons, d’un pas sûr et déterminé, vers le meilleur des mondes…

L’autre est celle qui, au contraire, nous conduirait à accepter le monde tel qu’il est, dans son infinie complexité, avec toutes les incertitudes que cela implique. Cette posture là implique une grande modestie. Elle nous amène à reconnaître que la maîtrise de la biosphère nous est définitivement hors de portée. (Ce que l’échec de l’expérience « Biosphère II », en 1994, tendrait à démontrer). En renonçant au rêve cartésien d’une humanité asservissant la nature, nous retrouverions alors une vérité profonde, que nous avons tant refoulé : Il n’existe pas d’un coté, l’homme, et de l’autre coté, la nature, mais une biosphère, au sein de laquelle co-évoluent des organismes vivants humains et non humains. Et c’est entre ces vivants humains et non humains qu’une nouvelle alliance doit aujourd’hui se dessiner. Loin d’une quelconque « écologie profonde » reléguant l’espèce humaine au rang des autres espèces, il s’agit au contraire d’une nouvelle vision de l’humanité, réconciliée avec elle même et consciente de sa vraie nature.

Ce débat là reste confiné au sein d’un cercle restreint d’initiés, qui, selon leurs orientations, préfèrent avancer masqués, ou peinent à rendre les enjeux lisibles. Il est urgent de l’inscrire ouvertement dans le champ démocratique.

Car, loin d’être théorique, il permet d’éclairer bien des choix : maîtriser le climat, stocker le CO2 par exemple, ou passer d’urgence à l’économie de l’après pétrole. Dessaler l’eau de mer, forer de plus en plus profond, ou mettre en place une véritable stratégie d’utilisation rationnelle de l’eau. Compter sur la technologie pour dépolluer, ou concevoir d’autres modes de production et de consommation pour ne plus polluer. Installer une nouvelle centrale de traitement des eaux, ou restaurer l’écosystème du bassin versant en reboisant, en restaurant les zones humides et en modifiant les pratiques agricoles.

Avec une grosse surprise à la clé : dans bien des cas, le choix le plus rationnel sur le plan économique n’est pas celui que l’on croit… Est-ce là ce qu’on appelle une stratégie « sans regrets » ?

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Directeur de l’institut Inspire (Initiative pour la Promotion d’une Industrie Réconciliée avec l’Ecologie et la société) et secrétaire général de la Ligue ROC

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