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12-12-2009
Mots clés
Politique
Interview

Cécile Duflot : "L’aide annoncée par l’Europe est minable"

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Cécile Duflot : "L'aide annoncée par l'Europe est minable"
 
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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Cécile Duflot vient d’arriver à Copenhague après 18h de trajet en train, à bord du "Climate Express", partagé avec 800 militants venus de France, de Belgique et de Grande-Bretagne. L’élue Verte fait le point sur les dernières annonces à l’aube du grand week-end de manifestations.

Terra eco : Que pensez-vous de la proposition européenne d’aider à hauteur de 7 milliards d’euros (sur 3 ans) les pays en développement dans leur adaptation au changement climatique ?

Cécile Duflot : "C’est minable. Surtout quand on voit ce qu’on a réussi à mobiliser pour les banques. Quand on connaît les enjeux en cours et les besoins de ces pays, on voit bien que cette somme n’est pas à la hauteur. Qu’on est encore loin d’une priorité politique. Chez les Verts, nous défendons une aide de 35 milliards d’euros au niveau européen. Ce serait une somme raisonnable au regard des 110 milliards d’euros nécessaires au niveau mondial. Rappelons que 110 milliards d’euros, ce n’est qu’un dixième du budget mondial de l’armement."

Au-delà du montant, il y a aussi la façon dont on utilise cet argent...

"Bien sûr. Il faut engager des transferts technologiques et aider ces pays à accéder à une autonomie énergétique, mais avec le modèle économique adapté derrière. En clair, cela ne sert à rien de développer des éoliennes ou des centrales solaires en Afrique si c’est pour confier ces parcs à des entreprises européennes. Et ça va de soi, les transferts de technologies doivent porter sur les énergies renouvelables, pas sur le nucléaire. L’aide à l’adaptation ne doit pas être une aide aux débouchés pour les entreprises étrangères."

Nicolas Sarkozy vient de défendre la création d’une Organisation mondiale de l’environnement. Il rejoint votre position sur ce point ?

"Nous sommes effectivement très favorables à cette institution et depuis longtemps. Mais chez Nicolas Sarkozy, on reste dans la formule. Quel pouvoir lui donne-t-il ? Quels moyens ? Quelle indépendance ? Il faut se donner les moyens de l’impulsion, mais aussi du contrôle d’une telle structure."

Les discussions se focalisent sur l’opportunité d’un marché carbone mondial. Qu’en pensez-vous ?

"Commençons par regarder comment fonctionne le marché carbone mis en place après Kyoto. On voit que la spéculation est déjà à l’œuvre. Et ce marché a eu comme effet pervers de fixer un prix trop bas pour la tonne de CO2 émise, qui a malheureusement servi de référence pour la taxe carbone à la française. Le marché délie la valeur du carbone de la réalité du coût du changement climatique."

Et que pensez-vous de ce débat entre croissance et décroissance ?

"Il faut en sortir. Et pour cela, il faut laisser de côté les indicateurs uniquement basés sur le prix. Il faut en créer de nouveaux pour prendre en compte ce qu’apporte la forêt ou la biodiversité et qu’on ne comptabilise pas aujourd’hui. Cette conviction que le marché peut tout régler, que l’on peut tout monétiser, tout marchander, est une illusion. Le marché carbone c’est le règne la spéculation, du court-termisme, bref, tout ce que la planète, confrontée à des enjeux à long terme, doit éviter aujourd’hui."

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  • Excellente argumentation !
    Il faut mettre au centre du débat l’énormité des bubgets militaires dont une faible fraction permettrait d’alimenter une aide décente aux pays pauvres.Il est frappant de voir combien le problème militaire est absent de la question climatique !Par exemple la réduction des émissions de GES générées par l’activité militaire mondiale, rarement ou jamais évoquée.
    Les Verts ont raison de mettre en cause les mécanismes néolibéraux adoptés pour lutter(?) contre les émissions de GES. S’en remettre au "marché" , réflexe pavlovien de nos dirigeants, est le plus sûr moyen de dévoyer les objectifs de cette lutte et de la soumettre à la malfaisance de traders fous qui n’hésiteraient pas à en faire une proie !

    12.12 à 11h50 - Répondre - Alerter
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