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24-11-2009
Mots clés
Environnement
Tourisme
Océans
Inde
Chronique

Le changement climatique déjà à l’oeuvre en Inde

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Le Hindustan Times consacrait ce week-end une pleine page à la question climatique. Les quatre articles sont consacrés aux effets du changement climatique observables sur le terrain en Inde sur les glaciers, la pêche, la gestion de l'eau et les récoltes. Morceaux choisis.
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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Le quotidien indien s’intéresse d’abord au retrait du Gangotri, le second plus grand glacier parmi les 9 575 glaciers himalayens situés sur le territoire indien. Le retrait du glacier a été accéléré par la présence des touristes, environ 1 000 par jour, qui ont suscité l’installation de petits marchands de thé, etc. Or ceux-ci alimentent leurs cuisines avec du bois qui provient d’arbres dont la raréfaction accélère le retrait du glacier. La suppression des échoppes et la limitation des touristes à 100 par jour a permis de ralentir le retrait du glacier, passant de 20 mètres par an à 12 mètres. C’est une bonne nouvelle pour les centaines de millions de personnes qui dépendent des eaux du Gange en aval, même si le glacier a déjà perdu 850 mètres – sur 28 kilomètres. Le GIEC prévoit que le glacier aura entièrement fondu avant 2035.

Un second article fait état des conclusions d’un rapport produit par le Sea Around Us Project à l’Université de Colombie Britannique au Canada selon lequel l’Inde pourrait d’ici 50 ans perdre 40% de ses poissons en raison du réchauffement planétaire et du changement climatique. L’auteur estime qu’il n’y a pas lieu d’attendre 50 ans pour s’inquiéter : les pêcheurs sont déjà forcés d’aller en haute mer pour trouver les poissons qui s’y réfugient en raison des eaux plus froides. « Il y a seulement dix ans, nos pêcheurs tiraient 1 000 quintaux de poissons des eaux du Golfe du Bengale, dit Joykrishna Halder, le secrétaire de l’Association des Pêcheurs Unis du Bengale de l’Ouest, maintenant nous ne dépassons pas 700 quintaux ». La raison principale est l’élévation de la température de l’océan et la violence croissante des tempêtes dit Manas Kumar Das, directeur du département des pêches au Central Inland Fisheries Research Institute (CIFRI). La température dans les fermes aquacoles situées sur le Gange a augmenté de 1,6°C. « Nous avons vu une évolution dans les peuplements, ajoute Das. Les poissons d’eau froide ont cédé la place à des poissons d’eau chaude ». De plus le niveau de la mer monte et salinise les terres.

Un troisième article s’intéresse à une initiative locale : devant le caractère de plus en plus erratique des moussons dans l’État de l’Orissa, l’un des plus pauvres, un groupe de fermiers a décidé de mettre en place un système de récupération des eaux pour régénérer les sols. « L’appauvrissement des sols nous obligeait à quitter les villages pour aller travailler dans les manufactures de briques à Hyderabad » dit Sitaram Majhi, 35 ans. « Tout était sec la majeure partie de l’année ». Majhi a assisté à une conférence sur l’agriculture durable donnée par une ONG, le Manav Adhikar Seva Samiti (Human Rights Assistance Committee). L’atelier a expliqué comment conserver l’eau et réduire les impacts sur le niveau des nappes phréatiques au moyen de petits réservoirs artificiels. Les pluies ne cessent de se réduire depuis plusieurs années, comme en témoigne U.C. Mohanty de l’Office Météorologique. Les effets sont immédiats : les rendements de toutes les cultures ont diminué, jusqu’à 57% dans certains cas, au cours des quinze dernières années. Pour Tula Amari (37 ans), les résultats de la techniques excèdent ses rêves les plus fous. Expérimentée dans l’un de ses champs, la technique a fonctionné à merveille. Il dit qu’il ne peut plus attendre pour l’appliquer dans tous ses champs.

Le dernier article montre les conséquences des changements climatiques dans l’État du Punjab. Les rendements de la culture du blé diminuent avec la montée des températures moyennes de l’hiver – près de 4°C en plus pour les trois dernières années. La clémence de l’hiver favorise la prolifération des insectes et des maladies. « Nos récoltes n’ont jamais été aussi précoces », dit Sarvinder Singh, à la tête d’une exploitation de 16 hectares. Le Punjab est le grenier à grain de l’Inde, il produit 60% du blé national. Si les récoltes continuent d’être mauvaises, les prix vont augmenter. Delhi connait déjà des troubles périodiques importants liés à l’augmentation des prix des denrées alimentaires. « On estime que pour chaque demi-degré de réchauffement, les rendements chutent de 0,45 tonnes par acre » dit P.S. Minhas, directeur de recherche à l’Université Agricole du Punjab. « Ca veut dire 10% de production de blé en moins pour l’Etat ». Baaz Singh, du village de Dharamkot dans le district de Moga confirme : « le coupable principal est l’augmentation des températures en février ». Pour Sarvinder, « cette terre a été un espoir pour ma famille et mes enfants. Maintenant c’est une source d’inquiétude. Mes enfants risquent d’hériter d’un poids mort ».

Par Fabrice Flipo, maître de conférence en philosophie et chercheur au groupe de recherche interdisciplinaire ETOS (Ethique, Technologie, Organisations, Société).

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