publicité
haut
Accueil du site > Actu > COP21 > La Chine et l’Europe avant Copenhague
13-11-2009
Mots clés
Europe
Chine
Interview

La Chine et l’Europe avant Copenhague

Taille texte
{#TITRE,#URL_ARTICLE,#INTRODUCTION}
La Chine et l'Europe avant Copenhague
 
A la veille de Copenhague, Laurence Tubiana, fondatrice de l’Institut du développement durable et des relations internationales et Jiang Kejun, directeur de recherche à l’Energie Research Institute (ERI) livrent leur vision sur les politiques de changement climatique, en Chine et en Europe.
Le Baromètre de cet article
ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
SUR LE MÊME SUJET

Terra eco : où en est-on aujourd’hui des positions de négociation de chacun ?

Laurence Tubiana : "Depuis quelques mois je suis passée du statut d’analyste à celui d’acteur des négociations. L’accord que nous recherchons est un équilibre entre les réductions d’émissions des pays développés et l’adoption de politiques et de modules qui vont permettre aux pays en développement à croissance rapide (Chine, Inde) de décrocher l’évolution des émissions de l’évolution de la croissance économique. L’idée est aussi d’obtenir que les pays développés apportent des soutiens technologiques et financiers afin que les pays en développement puissent changer la trajectoire de leurs émissions."

Terra eco : et le États-Unis ?

Laurence Tubiana : "Nous négocions pour que les États-Unis prennent des engagements pour l’ensemble de l’économie américaine, notamment pour 2020. Sur ce point, nous cherchons à obtenir une réduction de 20% par rapport à 1990. Nous ne sommes pas loin de faire en sorte que les Américains adoptent un objectif de réduction absolu pour l’ensemble de leur économie. On peut espérer qu’ils annonceront un chiffre de réduction à Copenhague. Mais du point de vue des chiffres recommandés par le GIEC [1], nous sommes loin du compte. Nous allons donc sortir de Copenhague avec des chiffres qui ne seront pas bons du point de vue des engagements pour le climat, mais le Protocole de Kyoto va surement être prolongé pour une deuxième période. Quand on regarde ce que les pays en développement annoncent, nous ne sommes par contre pas loin de pouvoir atteindre l’objectif de 2050."

Terra eco : comment voyez-vous l’issue des négociations ?

Laurence Tubiana : "Il est possible que tout soit très difficile à Copenhague et que nous nous mettions d’accord sur les grands chiffres. Il est fort probable que nous devrons prendre, au soir du 18 décembre, un délai pour négocier l’instrument juridique qui ne sera pas prêt afin d’essayer, d’ici juin, de négocier le nouveau traité qui pourrait intégrer Kyoto dans quelque chose de plus large. Ceci dit, depuis deux ans, nous avons beaucoup avancé. Il n’y a pas de grand pays qui ne discute aujourd’hui d’un plan climat. Nous n’arrivons pas à aboutir à des engagements qui soient à la hauteur de ce dont nous avons besoin et nous ne trouvons pas encore de forme juridique internationale pour nous mettre d’accord. Le texte de l’accord est pratiquement prêt mais ce qui manque, c’est les chiffres dans les différentes cases et un certain nombre de mécanismes."

Terra eco : que fait la Chine pour préparer Copenhague ?

Jiang Kejun : "La Chine insiste beaucoup sur les transferts de technologies et sur les financements, non pas qu’elle veuille en tirer profit mais parce que c’est une question politique. Nous mettons aussi l’accent sur le principe de responsabilités communes mais différenciées pour insister sur la nécessité des pays développés d’assumer leur responsabilité pour la pollution déjà émise. Le soir de la négociation de Kyoto, je me souviens que tout le monde débattait sur qui prend combien dans les réductions d’émissions. Les négociations devenaient politiques et déconnectées de l’évaluation donnée par les scientifiques. Les Japonais voulaient 0% et disaient qu’ils pouvaient éventuellement aller jusqu’à 2,5%. Aujourd’hui, si nous voulons contrôler le réchauffement, il faut vraiment que nous ayons un objectif global, sinon je ne vois pas comment nous allons nous en sortir."

Terra eco : La Chine peut-elle réduire sa consommation d’énergie ?

Jiang Kejun : Nous travaillons beaucoup en interne sur la question du changement climatique. Le 1er ministre chinois a parlé, le 12 août dernier, de la nécessité de développer une économie à faible intensité carbone. Lors du sommet mondial sur le climat, le président Hu Jintao a annoncé quatre objectifs : réduire l’intensité d’émissions de CO2 en 2020 par rapport à 2005, atteindre 15% d’énergies non fossiles en 2020, augmenter les forêts de 40 millions d’hectares et développer l’économie verte. En 5 ans la Chine n’a jamais réduit d’autant sa consommation d’énergie. Nous essayons de faire en sorte qu’en 2030 les familles chinoises puissent avoir un niveau de vie équivalent à celui des pays développés tout en ayant un niveau de consommation très bas. Mais nous ne pouvons pas empêcher le niveau de vie de se développer. Heureusement, le bien-être n’a pas forcément à voir avec les émissions de carbone."

[1] Groupement d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat

Faites réagir vos proches, diffusez l'info !
Vous aimez Terra eco ? Abonnez-vous à la Newsletter
1 commentaire
TOUS LES COMMENTAIRES
COMMENTAIRES SÉLECTIONNÉS
RÉPONSES DE LA RÉDACTION
Trier par : Plus récents | Plus anciens
Affichage : Voir tout | Réduire les discussions
PUBLIER UN COMMENTAIRE

Un message, un commentaire ?

  • Se connecter
  • Créer un compte

publicité
1
publicité
2
    Terra eco
    Terra eco
publicité
3
SPIP | squelette | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0
publicité
bas