« Un appel à l’action » : voici comment le président des États-Unis a considéré le prestigieux prix qui lui a été remis et qu’il jugeait ne pas tout à fait mériter. Pour les défenseurs de l’environnement, Obama est attendu au tournant sur la question du changement climatique. « Car les beaux discours et les promesses d’Obama ne permettront pas d’aider les familles victimes de la sécheresse en Inde, ni les chameaux de Somalie qui meurent de soif. De simples mots ne suffiront pas à sauver les Maldives menacées par les eaux », rappelle dans son éditorial le site de SolveClimate.com. « Obama doit désormais prouver qu’il peut agir pour le bien de l’humanité (…) et s’investir sur la question du climat en se rendant à Copenhague pour négocier personnellement un traité sur le réchauffement climatique. »
Même son de cloche chez Friends of the Earth (les Amis de la terre). Dans un communiqué de presse, Erich Pica, le président de cette association présente dans 77 pays, s’interrogeait sur le choix du comité du Nobel sur la base des déclarations d’un homme plutôt que sur celle de ses actions. « Si le président Obama s’est engagé à résoudre la question du changement climatique au niveau international, les États-Unis continuent pourtant de jouer un rôle contreproductif dans les négociations actuelles. » Et de citer en guise d’illustration le fait que les représentants américains présents le semaine dernière à Bangkok (où se tenaient les négociations sur le climat en préparation de Copenhague) s’acharnaient à négocier un accord au rabais.
Gerd Leipold, le directeur de Greenpeace International, espère lui aussi qu’Obama aura le courage de ses convictions. « En acceptant sa récompense le 10 décembre à Oslo, le président Obama a une opportunité incroyable et la responsabilité de se rendre dans la foulée au sommet de Copenhague afin de jouer son rôle pour éviter le chaos climatique ».
Et Keith Johnson, journaliste au Wall Street Journal, de constater que l’ancien vice-président Al Gore (qui s’était vu décerner le prix Nobel de la paix en 2007) avait au moins eu le mérite d’écrire deux ouvrages et de réaliser un documentaire sur le sujet du réchauffement climatique. « Certes Obama s’est fixé des objectifs plus stricts que ses prédécesseurs en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre ; certes, il a poussé le pays à s’engager sur la voix de la révolution verte, mais pas grand-chose n’a été fait jusqu’à présent et les chances de réussite du sommet de Copenhague sont plutôt minces », conclut le journaliste sur son blog.
A lire aussi dans Terra eco :
Obama : 5 mesures pour changer la donne
notre dossier (ami 2009) sur le changement climatique
Affichage : Voir tout | Réduire les discussions