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28-09-2009
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Chronique

"Chaude France", très cher pays de mon enfance

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"Chaude France", très cher pays de mon enfance
 
Lire le rapport sur « l'Evaluation du coût des impacts du changement climatique et de l'adaptation en France », en plein soleil, un 27 septembre a quelque chose de perturbant.
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A la joie de se prélasser en terrasse se mêle une sourde angoisse. Vit-on un véritable été indien ou tout simplement les prémisses d’un changement climatique sur lesquels économistes et climatologues mettent désormais des chiffres, des pourcentages et des euros ? Pour le savoir, lunettes de soleil bien en place, je plonge dans ce rapport de 108 pages, premier du genre à évaluer le coût des impacts climatiques pour la France. « En France, la cartographie des tendances sur le XXe siècle montre un réchauffement plus important que le réchauffement global. La température moyenne annuelle a ainsi augmenté de 0,95°C sur le territoire français (+0,74°C au niveau mondial) entre 1901 et 2000. » Mais que nous dit-il de la France à venir ? Il peint un Hexagone asséché, incendié, inondé, malade, érodé, aux cultures de céréales et de vin irrégulières et à la biodiversité sinistrée.

  • Eau L’industrie, l’agriculture et l’alimentation en eau potable souffriront, d’ici à 2050, d’un déficit en eau de 2 milliards de mètres cubes par an. Cela représente 14% de leurs prélèvements actuels. Bilan : multiplication des conflits d’usage, dégradation de la qualité des eaux et perturbation des écosystèmes aquatiques ou dépendants de la ressource en eau.
  • Agriculture Evénements extrêmes, variabilités des températures inter annuelles, risques sanitaires et manque d’eau feront souffrir toutes cultures. A titre d’exemple, la multiplication des événements de type canicule de 2003 pourrait représenter, en 2100, un coût allant jusqu’à 334 millions d’euros par an pour le blé, jusqu’à 65 millions d’euros par an pour le maïs. Concernant la viticulture, des baisses de rendement seraient attendues en Languedoc et une hausse en Bourgogne, mais avec des effets potentiellement négatifs sur la qualité et la typicité des vins.
  • Forêts Augmentation des températures et du taux de CO2 dans l’atmosphère profiteraient à la croissance des volumes de bois. Mais dans le même temps, dépérissement, incendies et sécheresse entraîneront de grosses pertes. Les incendies devraient se propager vers le Nord et en altitude.
  • Risques naturels Inondations, érosion et/ou submersion des côtes, avalanches et glissements de terrain coûteront des millions chaque année. Par exemple, les canicules feront réagir les terrains argileux et donc les fondations des maisons : les logements subiront, en moyenne, des dommages estimés à plus d’un milliard d’euros par an en 2100, contre environ 200 millions d’euros par an aujourd’hui. Le recul de la côte, par érosion ou submersion marine, devrait concerner plusieurs centaines de milliers de personnes et la destruction des maisons pourrait coûter plusieurs dizaines de milliards d’euros à l’échelle du siècle, pour la seule région Languedoc-Roussillon.
  • Energie La consommation totale d’énergie devrait baisser de l’ordre de 3%, car les besoins de chauffage en hiver seront moins importants. Cependant, le développement de la climatisation résidentielle et automobile en été devrait amputer de moitié les économies d’énergie liées au réchauffement. Et les centrales hydroélectriques devraient voir chuter leur production de 15% en raison de la baisse des réserves d’eau.
  • Santé Mis à part la baisse du nombre de morts en hiver, il est difficile d’évaluer précisèment l’impact économique du changement climatique sur la santé. Canicules, maladies à vecteurs ou pollution influeront certainement sur le taux de mortalité. Les catastrophes naturelles, telles que les inondations, devraient elles augmenter les coûts de prise en charge psychologiques des sinistrés.
  • Tourisme A l’exception du Nord-Ouest et de certains départements des Alpes, les départements devraient connaître une baisse de leur attractivité touristique en raison de températures maximales trop élevées. Concernant les stations de ski des Alpes, 143 domaines skiables bénéficient actuellement d’un enneigement fiable. Ils ne seront plus que 55 dans le cas d’un réchauffement de 4°C.
  • Transports Difficile d’estimer l’impact des hautes températures sur les routes et voies ferrées. Par contre, si la niveau de la mer remontait d’un mètre, le risque de submersion marine permanente du réseau routier national métropolitain (hors autoroutes concédées et autres voiries) représenterait un coût patrimonial de 2 milliards d’euros.
  • Biodiversité Celle-ci est affectée directement par la modification de la température et de la pluviométrie, et par l’acidification des eaux marines. Or l’évaluation des services rendus par la biodiversité pour certains types d’occupation du territoire les estime à 900€/ha/an pour les forêts et 300€/ha/an pour les prairies. L’Outre-mer est particulièrement fragile côté récifs coralliens, forêts tropicales et espèces endémiques.

A tout cela, le rapport répond par des pistes d’adaptation :
- éco-gestes autour de l’eau à la maison
- amélioration des techniques d’irrigation des cultures
- promotion de l’agriculture biologique
- installation systématique des nouvelles centrales thermiques ou nucléaires dans les zones littorales
- prise en compte du changement climatique dans les documents d’aménagement de la côte
- extension du réseau des aires protégées
- réflexion sur la pertinence de l’implantation de nouvelles cultures comme le sorgho
- lancement de recherches génétiques pour de nouveaux cépages
- intégration des risques sanitaires d’origine climatique dans les formations des professionnels de santé
- identification des centres de production d ’énergie sensibles à la montée du niveau de la mer
- réduction de la consommation énergétique et en climatisation des bâtiments…

Entre micro-mesures "évidentes" et projets de politique globale, on cherche en vain du concret, de la mise en route à quelques semaines du sommet international de Copenhague. Normal, « ces travaux pourront être mobilisés et approfondis en perspective du Plan National d’Adaptation au changement climatique attendu à l’horizon 2011 »… Je remets mes lunettes de soleil et me dis qu’il faudra bien plus que des vaccins et des verres teintés pour vivre dans cette « hot France » là...

Sources de cet article

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