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22-09-2009

Splendeur et misère des biocarburants

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Splendeur et misère des biocarburants
 
Après des débuts prometteurs et des effets d'annonce multiples, la deuxième génération de biocarburants est en panne aux États-Unis. L'éclaircie dans ce ciel assombri ? Une nouvelle génération de biocarburants à base d'algues même si les véhicules qui rouleront avec ne sont pas pour demain.
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« La révolution des biocarburants qui promettait de réduire la dépendance de l’Amérique à l’égard du pétrole étranger tourne court », résume un récent article du Wall Street Journal. A l’origine de cette panne ? La crise économique et la baisse des prix du pétrole qui ont fait leurs premières victimes chez les producteurs de biocarburants, poursuit le quotidien, qui cite en exemple les déboires financiers de GreenHunter Energy, la plus grosse raffinerie de biodiesel du pays ou les désillusions de Cello Energy, start-up misant sur les biocarburants cellulosiques de deuxième génération, qui avait promis la lune à ses investisseurs (dont le très respecté Vinod Khosla) ainsi qu’à l’EPA (l’agence pour l’environnement), en affirmant pouvoir produire 70 millions de gallons d’éthanol en 2010. Jessica Robinson, porte-parole du National Biodiesel Board, le lobby de l’industrie, affirme que selon les estimations du groupe, les deux tiers des stocks de biodiesel du pays sont toujours dans les cuves et demande à l’EPA d’adopter de nouvelles règles sur le mélange des biocarburants à l’essence et de prolonger les dispositifs incitatifs permettant à l’industrie de fleurir. Les biocarburants américains ont aussi fait les frais des taxes antidumping imposées cette année par l’Union européenne, alors que les exportations vers l"Europe représente le gros du marché.

L’engouement pour les algues

Selon Sheeraz Haji, directeur associé du Cleantech Group qui recense les investissements privés dans les technologies vertes, le secteur est victime d’une crise de confiance liée notamment au fait que la seconde génération de biocarburants n’ont toujours pas fait ses preuves. « L’industrie est devenue son propre ennemi en faisant des promesses qu’elle n’a pas pu tenir », résume-t-il. Pourtant, les chiffres qui traquent les investissements dans le secteur tendent à relativiser cette réalité. « Au cours du second trimestre de 2009 les biocarburants ont attiré 215 millions de dollars d’investissements, contre 84 millions au premier trimestre », affirme Sheeraz Haji, ce qui montre une résurgence d’intérêt des capital-risqueurs pour ce secteur malgré la crise, même si l’on reste loin des 325 millions enregistrés au cours du deuxième trimestre de 2008. Les grands gagnants ? Les biocarburants aux algues qui ont les faveurs des investisseurs alors que l’on est encore loin de pouvoir les produire de masse. Exxon Mobil, le géant pétrolier, a par exemple annoncé cet été un investissement de 600 millions de dollars dans la start-up californienne Synthetics Genomics.

20 000 gallons d’algo-carburant pour l’US Navy

Quant à Solazyme, la start-up star de la Silicon Valley en matière d’algo-carburants, elle peut se targuer d’avoir collecté en juin 57 millions de dollars auprès de capital-risqueurs au cours d’un troisième tour de table, et d’avoir signé la semaine dernière un partenariat de recherche et de développement de 8,5 millions de dollars avec la marine américaine. Selon les termes du contrat, Solazyme s’engage à livrer sur un an 20 000 gallons de biodiesel aux algues qui seront testés sur les véhicules de l’US Navy. Selon Harrison Dillon, président et co-fondateur de la start-up, « ce contrat avec la marine représente de loin le plus gros volume de biocarburants de la nouvelle génération jamais produit, preuve, s’il en faut, de la viabilité de Solazyme ». Et de noter que la start-up vise rien de moins que la parité de son biodiesel à base d’algues avec le pétrole d’ici deux ans et demi, sur la base d’un baril d’or noir oscillant entre 60 et 80 dollars.

A lire aussi dans Terra eco :
- Dossier : le mirage des biocraburants
- L’agrocarburant E10 est-il super ?
- Les biocarburants français à la loupe

Sources de cet article

- Wall Street Journal
- Cleantech
- Solazyme
- Crédit photo : Solazyme

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Correspondante de « Terra eco » en Californie, Anne Sengès est l’auteur de « Eco-Tech : moteurs de la croissance verte en Californie et en France », paru en novembre 2009 aux éditions Autrement.

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