Pour éviter la catastrophe climatique, il faut réduire les émissions de Co2 des pays riches de 80% d’ici à 2050. Une enquête réalisée par l’ONG CDProject (Carbon Disclosure Project) auprès d’une centaine de très grandes entreprises montre que ces dernières seront au rendez-vous mais pas avant... 2089, soit 39 ans après l’échéance fixée par le Giec.
Cette étude intitulée « le gouffre du carbone » a été effectuée sur les 100 multinationales listées par le Global 100 (recensement des entreprises les plus soutenables au monde). Le rapport estime que ces compagnies se sont engagées à limiter leurs émissions sur un rythme de 1,9% par an. Or, ce pourcentage est nettement inférieur aux 3,9% prévus par le Giec et nécessaires pour atteindre l’objectif de 80% d’émissions de CO2 en moins d’ici à 2050.
Les auteurs ont par ailleurs observé que 84% des échéances fixées par ces entreprises arrivaient à terme en 2012. Or l’année 2012 marquera la fin de l’application du Protocole de Kyoto. L’une des conclusions mises en exergue dans ce rapport est que ces multinationales « privilégient clairement la dimension économique pour établir leurs prévisions de réduction de Co2, plutôt que les estimations des scientifiques ». "Nous, les acteurs du monde des affaires, devons impérativement trouver le moyen de refermer l’abîme du carbone", a affirmé Chris Tuppen, un cadre dirigeant du service de développement durable de la multinationale British Telecom, l’une des compagnies qui a mis la main à la poche pour financer l’investigation.
Agressivité
Les experts concluent leur rapport par une série de recommandations. Selon eux, toutes les entreprises doivent se fixer des objectifs de réduction de leurs émissions. Ces programmes de réduction doivent s’effectuer dans le cadre défini par le Giec. Et ces objectifs devront être accompagnés d’échéances très concrètes.Pour Paul Dickinson, responsable du projet Carbon Disclosure Project, « la majorité des multinationales doivent devenir beaucoup plus agressives, si elles veulent atteindre les quotas de réduction d’émissions souhaités à long terme ». "C’est une énorme opportunité pour le monde des affaires de gagner en compétitivité, tout en réduisant sa propre empreinte climatique et en innovant par la création de nouveaux produits et services à faible émission en carbone", a-t-il conclu.
En partenariat avec le site Soitu
A lire aussi sur Terra eco :Les plus gros pollueurs du CAC 40
Qui sont les "Monsieur propres" des multinationales
notre dossier (mai 2009) sur le changement climatique
Affichage : Voir tout | Réduire les discussions