Grenelle de la mer : qu’en pensez-vous ? (4/4)

"Si la mer contient toutes les solutions pour notre avenir, face aux défis démographiques, alimentaires ou climatiques à venir, il est urgent d’assurer une bonne gouvernance de ses richesses", contaste le groupe de travail numéro 4 en ouverture de ses travaux. Celui-ci était présidé par Laurent Lucchini, professeur émérite à l’Université de Paris I et l’Institut océanographique, et composé notamment d’Erik Orsenna, au titre de conseiller d’État et de Président du centre international de la mer. Ses 65 membres ont abouti à 6 grandes ambitions, dont voici les grandes lignes :

Développer la connaissance fondamentale du milieu marin, aux plan national, européen et international (liens entre océans et changement climatique, fonctionnement des écosystèmes et les critères nécessaires à leur gestion, réduction du coût énergétique du transport maritime)
Faire face aux enjeux de sûreté et de sécurité en mer (piraterie, accidents, voire migrations internationales par mer). "Développer un transport maritime écologique, c’est avoir les moyens de vérifier l’état des bateaux et de leurs équipages. Il faut donc renforcer la capacité de l’État en mer, développer par bassin maritime un système européen de surveillance et de gestion intégrée, aller vers une mutualisation des moyens".
Planifier les espaces maritimes au plus près des réalités des écosystèmes (création d’aires marines protégées, construire les outils pour préserver l’arctique).
Peser sur la gouvernance mondiale des océans : "évaluer la convention de Montego Bay sur le droit de la mer, combler ses lacunes, promouvoir l’idée de faire de la haute mer un bien public mondial".

Eco-taxes et pavillon propre

Notre sélection, parmi les 96 contributions qu’a recueilli ce débat, commence par un "Woaouhhhh !!". C’est le cri qu’a poussé Delphinus, internaute basé au Loiret, lorsqu’il a observé ce que consomme en carburant un yacht à moteur. "Je ne veux pas engager de polémique sur ce terrain, mais avouons tout de même qu’il y a un sérieux malaise." Dephinus veut leur imposer des éco-taxes. Des taxes, Evanaf2, de Seine-Maritime, ne veut pas en entendre parler : "J’ose espérer que les réflexions de nos politiques ne conduiront pas, comme pour le Grenelle de l’environnement, à de nouvelles taxes. Il serait souhaitable que les actions à entreprendre ne soient pas une nouvelle source d’impôts comme d’habitude", écrit-il.

Un peu plus loin, une idée de Jouby fait plutôt consensus. Il propose de créer et imposer un pavillon propre : "Tous les ans, de par le monde, des centaines de bateaux battant pavillons de complaisance croisent sur toutes les mers du globe. Et comme toujours, c’est le moins disant au niveau écologique, et au niveau sécurité, qui remporte le plus de contrats. La France devrait donc proposer au niveau international la création d’un pavillon écologiquement et sécuritairement responsable. Il faudrait ensuite, proposer à l’Europe de n’accepter dans ses eaux que des pavillons battant ce pavillon "vert", les autres étant interdits. Les bateaux actuels ne pouvant plus naviguer que dans des eaux internationales, ils ne pourraient plus charger, ni décharger. Ils seraient donc dans l’obligation, soit de se mettre en conformité s’ils veulent continuer à travailler, soit de partir à la casse." Et d’Elpaso635 d’applaudir de la souris : "Félicitations ! Le pavillon vert est une excellente idée". Mais Nikaomen, lui, est sceptique : "Argent en jeu, intérêts, mafias...", il doute que tous les États de l’Union européenne acceptent une telle proposition.

Aller plus loin :
Le site de consultation publique du Grenelle de la mer
La synthèse du rapport du groupe de travail numéro 4

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