C’est décidé. A la rentrée, les assiettes des petits Stéphanois seront composées à 50% de produits issus de l’agriculture biologique. La municipalité socialiste a franchi le pas le 8 juin dernier en confiant la restauration scolaire (maternelle et primaire) à la société Avenance, du groupe Elior. Un contrat de sept années lourd de 12 millions d’euros pour une charge de 2 200 repas quotidiens dans 47 cantines. Rien de moins. Mais voilà. Pour ce prix là, le prestataire a signé une charte ambitieuse. Les 50% de produits bio de septembre devront grossir de 10% chaque année. La sixième année, les cantines stéphanoises seront à 100% bio.
Mieux, le prestataire s’est engagé à se fournir auprès des producteurs du département ou des départements limitrophes. "Je ne voulais pas que le bio arrive dans des camions depuis l’Italie ou d’ailleurs. Ça ne me paraissait pas pertinent", souligne Myriam Ulmer, adjointe chargée de la petite enfance. Enfin, les serviettes de table seront en papier recyclé, les produits détergents écolabellisés et les barquettes recyclables. A terme, le tri sélectif (notamment de matières organiques) devrait faire son apparition dans la cuisine centrale pour alimenter en engrais les espaces verts de la ville. Des contraintes importantes pour le prestataire.
Et pourtant le prix du repas sera moins cher, grâce à une mise en concurrence féroce des prestataires. En baisse de 10% de moins en moyenne et jusqu’à 23% pour les familles les plus modestes (le prix du repas étant fixé en fonction du quotient familial). "Je voulais que nous puissions offrir l’alimentation la plus correcte à tous les enfants. C’est une question de respect de l’environnement mais aussi de justice sociale. On sait bien que les enfants des familles les plus démunies mangent souvent plus gras et plus sucré", explique Myriam Ulmer.
Pas de doute, Saint-Étienne endosse le rôle de première de la classe. En tout cas, aux yeux de WWF France. Avec sa campagne "Oui au bio à la cantine" lancée le 18 juin, l’association a demandé aux parents de faire pression sur leurs élus pour introduire le bio dans la cantine. Objectif ? Coller avec le Grenelle de l’environnement qui demande 20% de produits bio dans la restauration collective d’ici à 2012. Les municipalités n’ont plus qu’à s’inspirer de l’exemple stéphanois.
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