"J’ai décidé de viser un objectif de réduction de 15% à partir de 2005" a annoncé fièrement mercredi 10 juin Taro Aso, le premier ministre japonais, en parlant de la réduction des émissions de gaz à effet de serre de son pays d’ici à 2020. Le Japon, cinquième émetteur mondial, était l’un des derniers grands pays industrialisés, avec la Russie, à n’avoir pas pris d’engagement pour l’échéance de 2020. Et 15%, c’est mieux que les objectifs à moyen terme de l’Europe et des Etats-Unis (respectivement 13% et 14% pour la même période) a souligné Tara Aso, qui veut voir son pays "prendre la tête d’un mouvement mondial" de lutte contre le réchauffement climatique.
Sauf que, ramené à la base de 1990, niveau de référence des négociations, ce 15% ne représente plus que 8% d’ici à 2020. Soit bien moins que l’Europe, qui s’est engagée à réduire ses émissions de 20% d’ici à 2020 par rapport à 1990. Ce petit tour de passe-passe n’a pas dupé les ONG qui ont jugé cet objectif insuffisant à l’image du Fonds mondial pour la nature (WWF) : "L’annonce du Japon manque totalement d’ambition", écrit l’ONG dans son communiqué. Pour mémoire, le groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (Giec) estime nécessaire une réduction des émissions mondiales de gaz à effet de serre de 25% à 40% d’ici à 2020 par rapport à 1990 afin de limiter le réchauffement de la planète à 2°C.
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