Du solaire pour tous ?

Qu’a annoncé M. Borloo ?

Le lancement d’un appel d’offres régionalisé. L’objectif c’est qu’il y ait au moins une centrale érigée par région d’ici à 2011 pour un volume total de 300 MW. Sachant que tout le parc français construit depuis la nuit des temps représente 69 MW, on va le multiplier par cinq ! Et le budget investi sera de 1,5 milliards d’euros.

Peut-on vraiment ériger une centrale par région ? N’y a-t-il pas des régions plus propices que d’autres à l’exploitation du solaire ?

C’est vrai mais lorsqu’on observe la carte de France, contrairement à ce qu’on pourrait croire, il y a un fort développement du photovoltaïque en Languedoc-Roussillon mais beaucoup moins dans la région PACA. Inversement, il y a un fort essor du secteur en Rhône-Alpes et dans les Pays de la Loire, qui ne sont pas forcément les régions les plus ensoleillées. Évidemment, il ne s’agit pas de fixer les mêmes objectifs pour tout le monde. Nous réclamons la production de 20MW en PACA mais de seulement 5 MW en Bretagne. Mais l’idée c’est de faire comprendre que le solaire, c’est pour tout le monde. Il faut faire du volume pour accélérer la création d’un marché français. Pour que des entreprises étrangères viennent s’installer en France et que des producteurs locaux s’engagent dans ce secteur.

N’avez-vous pas peur de vous heurter à des réticences de la part de certaines régions ?

Nous sommes très vigilants. Les candidats qui remporteront les appels d’offre devront proposer des installations exemplaires, bien insérées dans le paysage visuel. Il ne s’agit pas non plus de reconvertir des terres agricoles en champs de panneaux photovoltaïques ! Il faut une approche raisonnée pour éviter ce qui s’est parfois passé pour l’éolien. Dans la Somme, il y a 5 000 MW de projets éoliens. Qu’est ce qu’on fait avec ça ? On met des éoliennes partout ? Il faut un meilleur encadrement pour le solaire.

Multiplier la capacité éolienne par cinq c’est bien, mais n’est-ce pas anecdotique à l’échelle nationale ?

L’objectif fixé c’est d’avoir un parc photovoltaïque installé de 5 400 MW à l’horizon 2020. Sachant que le solaire a un rendement en moyenne de 15%, ça fait environ 1 000 MW d’électricité produit. C’est vrai que ce n’est pas grand chose dans le bilan énergétique de la France. Mais notre pari est le suivant. A l’horizon 2015, on va peut-être atteindre la parité réseau. C’est à dire qu’à ce moment-là, il ne sera pas plus cher d’acheter de l’électricité produite par une centrale au charbon ou au gaz que par une centrale électrique solaire. Si on y arrive, ce sont les pays les mieux placés qui auront gagné la bataille mondiale. Aujourd’hui, nous sommes le quatrième marché européen en terme de photovoltaïque après l’Allemagne, l’Espagne et l’Italie, mais nous rattrapons peu à peu notre retard. On doit absolument se positionner sur ce marché.

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