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23-04-2009
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Interview

Biotechnologies : questions à Catherine Bréchignac

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Biotechnologies : questions à Catherine Bréchignac
 
Mercredi 22 avril, Jean-Louis Borloo a présenté le Haut conseil des biotechnologies instauré par la loi OGM du 22 mai 2008. Il sera présidée par Catherine Bréchignac, physicienne et présidente du CNRS.
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Après des mois de controverse, le Haut conseil des biotechnologies (HCB) vient enfin d’être présenté par le ministère de l’écologie. Il aura pour difficile mission d’éclairer les politiques sur des questions très polémiques, à commencer par celle des OGM. A la différence d’instances précédentes, il est composé de deux comités : un comité scientifique pluridisciplinaire afin que les spécialistes de biologie moléculaire ne soient pas surreprésentés, et un comité économique, éthique et social, composés de représentants d’ONG, d’organisations de défense des consommateurs, des filières agricoles et des semenciers, de l’industrie pharmaceutique, des collectivités locales et de parlementaires. C’est Catherine Bréchignac, 62 ans, physicienne reconnue et présidente du CNRS qui dirigera cette nouvelle instance.

- Vous avez été choisie pour diriger ce Haut conseil sur les biotechnologies, notamment parce que vous n’êtes pas une biologiste moléculaire et que vous êtes n’avez jamais pris position sur les OGM. Cela signifie-t-il que vous resterez neutre sur cette question polémique ?

"Je m’exprimerai, mais jamais en tant qu’expert. Mon domaine à moi, ce ne sont pas les OGM mais les nanotechnologies. Il y a une différence entre scientifique et expert. En tant que scientifique, je peux examiner une question qui n’est pas de mon domaine, mais je ne donnerai pas d’avis en tant d’expert. Tout l’intérêt de ce Haut conseil est justement qu’il n’est pas uniquement composé d’experts des biotechnologies et surtout pas que de scientifiques mais aussi d’un comité socio-économique. C’est un sujet pour lequel le côté rigoureux de la science est aussi important que l’acception citoyenne. Séparer ces deux aspects dans deux comités est original. Le sujet des biotechnologies est important et c’est en tant que citoyenne que j’ai acceptée de prendre cette présidence. Évidemment, je suis consciente que cette tâche sera difficile, mais diriger le CNRS n’est pas facile non plus !"

- Quel sera le premier ordre du jour du Haut conseil ?

"Nous n’avons pas encore de calendrier. Nous prendrons d’abord les sujets en attente. A commencer par la définition du "avec ou sans OGM". Mais la question des biotechnologies est bien plus vaste que celle des OGM. Nous devrons aussi examiner des questions concernant l’écotoxicologie, l’épidémiologie, l’écologie microbienne, les cellules souches, etc., toutes ces technologies qui se développent aujourd’hui. Et nous essaierons d’anticiper les problèmes qu’elles pourront poser."

- Le développement des biotechnologies est très rapide. Votre mission est de l’encadrer. Quels seront les délais du HCB pour rendre ses avis ?

"Les délais dépendront de l’avancée des connaissances sur les sujets. Ce sera un temps très rapide lorsqu’on nous pourrons piocher dans un réservoir de connaissances. Mais quand nous n’aurons pas les connaissances nécessaires, il faudra prendre le temps de les acquérir et encourager les scientifiques à travailler très vite. Mais, vous savez, parfois, il nous faudra prendre le risque de ne pas rejeter une technologie que nous nous comprenons pas complètement, exactement comme Pasteur l’a fait avec les vaccins. Et c’est là que le comité socio-économique a toute son importance, parce qu’il s’agit de définir si la société est prête à accepter ce risque."

- Les membres du Haut conseil ont la possibilité de s’exprimer librement et ceci dans un objectif de transparence. Cela ne risque-t-il pas de rendre très compliqué la tâche du HCB ? N’aurait-il pas mieux valu rendre les séances totalement publiques pour lui donner une totale transparence ?

"Il s’agit un travail scientifique. Et dans les travaux scientifiques, l’examen des faits, des expériences aboutit à une conclusion. Donc je ne pense pas que la libre expression de nos membres entrave notre travail. Rendre totalement publiques les séances de travail serait le moyen de transparence le plus total, d’accord. En revanche, cela compliquerait fortement les choses. C’est comme pour un écrivain. Il ne vous donnera pas un écrit tant que sa pensée n’est pas totalement définie. Dans un conseil, il est important de laisser aux gens le temps de faire progresser leur pensée avant qu’ils ne rendent public leur avis."

A lire aussi sur Terra eco : Le miracle OGM, c’est encore loin ?

Sources de cet article

Photo : De gauche à droite : Jean-Christophe Pagès, président du comité scientifique, professeur en biologie et biochimie moléculaire, Catherine Bréchignac, présidente du HCB, physicienne et présidente du CNRS, et Christine Noiville, présidente du comité économique, éthique et social, juriste et spécialiste des liens entre le droit et les évolutions scientifiques.

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