1. Comment analysez-vous la conclusion rendue vendredi 17 avril dernier par l’EPA ?
Il y a deux semaines, les négociations de l’ONU sur le climat ont repris en Allemagne. Nous avons assisté au retour des Américains à la table des négociations après huit années d’inaction de l’administration Bush. Ce qui m’a le plus frappé, c’est une forme d’intégrité scientifique retrouvée des Américains. Leur message était très clair : ils n’étaient pas là pour nier le changement climatique ni le danger lié aux émissions de gaz à effet de serre (GES). Or cette décision de l’EPA participe de la même logique qui consiste à reconnaitre aujourd’hui ce qui a été déclaré depuis longtemps par de nombreux scientifiques, exercice difficile sous l’administration Bush. Pour aller au bout de cette logique, on peut se demander si l’administration Obama pourra effectivement prendre des engagements de lutte contre le changement climatique qui fassent sens sur le plan scientifique, c’est à dire qui soient réellement contraignants.
2. Qu’en est-il des engagements des États-Unis pour le moment ?
Ce qui a été mis sur la table par l’administration Obama est évidemment mieux que ce qu’avait fait Bush. Si la question est de savoir si c’est satisfaisant sur le plan scientifique, alors la réponse est non. On attend par exemple de savoir de combien les Américains sont prêts à réduire les émissions de GES sur leur territoire. On attend aussi de savoir comment ils sont prêts à aider les pays en développement à réduire leurs propres émissions de GES. Aujourd’hui, Obama est prêt à réduire les émissions de GES de son pays de 15% d’ici 2020, c’est à dire à leur niveau de 1990. Cet engagement est trop faible, il faut aller plus loin.
3. Quelles sont les conséquences concrètes de la décision de l’EPA pour les États-Unis ?
Il y a désormais une obligation de l’EPA de développer des régulations sur les GES mais les émissions vont aussi être davantage contrôlées par d’autres lois qui seront adoptées dans les mois qui viennent. Ceci dit, avoir un marché opérationnel avec des entreprises qui échangent des droits à polluer d’ici la fin de l’année ne sera pas chose aisée. Le plus important est d’avoir une loi votée par le congrès américain afin de donner plus de légitimité à Obama lors du sommet de Copenhague. Je pense que les seules discussions seront bien avancées d’ici la fin de l’année.4. Quelles mesures peuvent être prises dans l’immédiat pour réduire l’impact de ces gaz aux États-Unis ?
Aux États-Unis, des avancées ont été réalisées sur les voitures émettant beaucoup de CO2 par km et la Californie a introduit des normes spécifiques. Il est aussi possible d’améliorer l’efficacité énergétique des logements. N’oublions pas que le marché carbone des États-Unis, s’il ouvre, couvrira 85% des émissions de CO2 du pays.Le site français de WWF
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