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19-01-2009
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Interview

"Notre pays vit au-dessus de sa biocapacité"

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"Notre pays vit au-dessus de sa biocapacité"
 
Le 6 janvier dernier, les députés Verts Yves Cochet, Martine Billard et Noël Mamère ont déposé une proposition de loi pour placer, dans la législation française, l'empreinte écologique comme outil principal d'évaluation des politiques et engager la France à réduire la sienne de moitié d'ici à 2025. Yves Cochet explique cette démarche à Planète Terra.
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- Pourquoi déposer cette proposition de loi maintenant ?

Notre pays vit au dessus de sa biocapacité, que ce soit en terme de prélèvements ou en terme de déchets générés. Il faut 3 fois la surface de la France pour subvenir à nos besoins. Nous devons diminuer cette empreinte. Lors de son discours de clôture du Grenelle, Nicolas Sarkozy a indiqué que désormais, tous les grands projets publics devront être évalués sur leur coût environnemental avant d’être validés. Très bien. ’Mais comment comptez-vous mesurer cette performance ?’,7474- avons-nous demandé, avant de leur proposer l’empreinte écologique. La secrétaire d’Etat Nathalie Kosciusko-Morizet a exprimé un certain intérêt. Mais notre proposition n’a pas été retenue. C’est pourquoi nous la reformulons aujourd’hui.

- Les outils de mesure des impacts environnementaux sont nombreux. Pourquoi celui-ci plutôt qu’un autre ?

L’empreinte écologique a l’avantage d’être un indicateur agrégé, mis au point scientifiquement. Il rend compte de l’impact des activités humaines dans des champs différents : empreinte carbone, empreinte sur la consommation d’eau, sur les forêts, etc. Même s’il n’est pas totalement satisfaisant, du fait que l’impact du nucléaire ne puisse agréger par exemple, c’est un très bon instrument parce qu’il est visuel. Il s’exprime en hectares. Il suffit de le traduire en terrains de foot, et cela parle à tout le monde. C’est un outil applicable à toutes les échelles, géographique ou sectorielle. Il est donc très flexible et pédagogique.

- Exprimer en surface ce qui est nécessaire pour produire et absorber les ressources et déchets d’une population ou d’un secteur d’activité est pourtant un concept difficile à comprendre...

Le calcul de l’empreinte n’est évidemment pas donné à tout le monde. Il agrège un tas de données. Mais on ne demande pas à chacun de le faire. D’ailleurs, il existe des sites Internet qui vous la calcule automatiquement. Ce que nous voulons, c’est disposer d’un indicateur performant qui permette de faire des comparaisons entre pays par exemple.

- Quand votre proposition sera-t-elle examinée par le Parlement ?

Elle passera en séance la semaine prochaine. On espère qu’elle sera retenue. Mais on ne se fait pas d’illusion. Les propositions de l’opposition sont systématiquement rejetées. Néanmoins, on espère qu’elle sera reprise par la suite dans les lois de Grenelle 1 ou 2.

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